Les journées se suivent et ne ressemblent pas pour EDF. En tête du CAC 40 hier à la clôture (+5%), l'électricien français accuse la plus forte baisse de l'indice (-5,8%), réduisant ainsi à néant son gain de la veille. Le titre avait été dopé par le souhait formulé dans le presse par Ségolène Royal de relancer la construction de centrales nucléaires. Pour la ministre de l'écologie et de l'énergie en effet, "l'énergie nucléaire est un atout évident", en particulier dans "la construction d'une économie décarbonnée".


Dans ce cadre, ce renouvellement n'est pas incompatible avec la réduction de la part du nucléaire dans la consommation française d'électricité. Cette part doit passer de 75% aujourd'hui à 50% en 2025, d'après le projet de loi sur la transition énergétique en cours d'examen au Parlement.

C'est la première fois que la ministre évoque la possibilité de construire de nouveaux réacteurs en France. Une bonne nouvelle pour EDF, premier exploitant nucléaire mondial.

Mais ce matin, Exane BNP Paribas a douché l'optimisme des marchés en dégradant son opinion sur la valeur de Neutre à Sous-performance tout en abaissant son objectif de cours de 26 à 20 euros.

Le broker rappelle qu'EDF est en train de se métamorphoser en une "utilily" opérant sur un marché dérégulé, exposée à la perspective d'une baisse des prix de vente en gros et une hausse de ses coûts. En parallèle, ajoute le bureau d'études, la plupart des autres utilities regagnent, elles, de la flexibilité financière en réduisant leurs dépenses d'investissement.

En déclarant cet après-midi lors d'une audition au Sénat, que les opportunités d'exportation pour l'industrie nucléaire française étaient peu nombreuses aujourd'hui en dehors de la Chine, le nouveau PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy a refroidi un peu plus les investisseurs.

(P-J.L)