EDF : bondit, un consensus sur la réorganisation serait sur le point d'être trouvé
Le 27 avril 2021 à 11:24
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La réforme de la régulation du nucléaire ferait désormais consensus, écrit ce matin Le Figaro. Une information de presse saluée par le marché. Le titre EDF, concerné au premier chef, bondit de 6,24% à 12,26 euros. Le projet de loi "relatif à EDF" a même été fixé à l'ordre du jour du conseil des ministres du 19 mai, mais devrait être repoussé, tempère le journal. Selon ce dernier néanmoins, le gouvernement et la Commission européenne convergent sur quelques points cruciaux pour l'aboutissement des discussions sur la réorganisation d'EDF.
"Les deux parties s'accordent sur la nécessité d'aller vite", explique au quotidien une source au fait du dossier. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a échangé sur le sujet avec la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, lundi 19 avril. Son directeur de cabinet était à Bruxelles en milieu de semaine dernière. L'objectif du gouvernement français est de mettre en place la réforme avant l'élection présidentielle de mai 2022.
Vendredi dernier, le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, révélait dans Ouest France l'abandon du nom "Hercule" donné au projet contesté de réorganisation des activités d'EDF. En revanche, il assurait continuer d’œuvrer à la mise en place d'un "grand EDF".
Le projet, tel qu'il est connu jusque là, est de scinder EDF en plusieurs blocs : " EDF Bleu ", une entité 100 % publique et consacrée essentiellement aux activités nucléaires ; " EDF Vert ", qui regrouperait la vente d'électricité, les énergies renouvelables et le réseau de distribution Enedis – cette deuxième entité serait ouverte au privé, pour environ 30 % de son capital – ; enfin, le projet prévoit la création d'une entité publique séparée, " EDF Azur ", qui regrouperait les barrages hydroélectriques – une manière de mettre fin à un contentieux de longue date avec Bruxelles.
En contrepartie, EDF obtiendrait de Bruxelles une refonte à son avantage de la fixation des prix de électricité nucléaire (Loi de l'Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique (l'Arenh)) qu'il doit vendre à ses concurrents. L'enjeu est de taille pour l'électricien qui souffre d'importantes difficultés financières. Sauf que ce projet ne convainc pas grande monde.
En France, les syndicats et les oppositions, à gauche et à droite redoutent un début de " privatisation " de l'entreprise et la fin d'un groupe historique français. Depuis plusieurs mois, les journées de grève s'enchaînent.
A Bruxelles non plus, le projet ne fait pas recette. En début de mois, Le Monde révélait que l'Europe exige que la production d'électricité et la fourniture d'électricité soient clairement séparées, avec une " muraille de Chine " entre les deux entités. Mais le gouvernement a justement promis de ne pas séparer EDF en plusieurs morceaux.
Or, le temps presse, rappelait le quotidien. "Même en cas d'accord avec Bruxelles, le processus devrait durer plusieurs mois, puisqu'il faudra voter une loi pour entériner ces changements puis changer les statuts de l'entreprise".
Pour accélérer le calendrier, le gouvernement tente depuis quelques semaines de convaincre les syndicats de faire front commun pour peser plus lourd dans les négociations à Bruxelles. Selon Le Monde, le ministre de l'économie a indiqué que le projet pouvait être amendé et s'est engagé à inscrire dans la loi que l'Etat détiendrait " EDF Vert " à au moins 75 %.
ELECTRICITE DE FRANCE SA est une société basée en France. L'entreprise produit de l'électricité sans carbone dans des centrales électriques qu'elle conçoit et exploite, et fournit des services de fourniture, de transport et de négoce d'énergie. Elle produit et distribue du gaz et de l'électricité à des clients particuliers et commerciaux.