PARIS (Reuters) - Une cession des activités d'EDF dans l'énergie renouvelable n'est "pas à l'ordre du jour", a déclaré mercredi le PDG du groupe, Jean-Bernard Lévy, à la suite d'affirmations de BFM Business évoquant un tel scénario susceptible d'impliquer également Engie.

Citant plusieurs sources sans les nommer, BFM Business a rapporté que l'Etat français réfléchissait parmi divers plans de restructuration d'EDF élaborés aux côtés de la banque d'investissement Goldman Sachs à une nationalisation du groupe suivie d'une vente de ses activités dans le domaine des énergies renouvelables, susceptibles d'intéresser Engie, pour le concentrer sur le nucléaire.

Un porte-parole du ministère de l'Économie a déclaré à Reuters qu'il n'y avait aucun projet de vente des activités d'énergies renouvelables d'EDF et a démenti que le gouvernement envisageait de les céder à Engie.

Il a également noté qu'une élection présidentielle suivie de législatives était en cours et a déclaré qu'aucune décision concernant EDF ne serait prise avant la mise en place d'un nouveau gouvernement.

Interrogé sur le sujet au cours d'une conférence de presse, Jean-Bernard Lévy a répondu: "J'ai observé suite à ces rumeurs apparemment bancaires - il y en a tellement qu'on s'y perd - que les collaborateurs (du ministre de l'Economie) Bruno Le Maire à Bercy ont immédiatement démenti, donc ça met fin à ces spéculations qui n'ont pas grand sens."

La vente des activités d'énergies renouvelables d'EDF pourrait rapporter 15 milliards d'euros, d'après des banquiers cités par BFM. Cela permettrait, selon une autre source, de contribuer au financement de la construction de six nouveaux réacteurs EPR, déjà annoncée par Emmanuel Macron, qui tentera de se faire réélire le 24 avril au second tour de l'élection présidentielle face à Marine Le Pen.

Ces actifs dans l'énergie renouvelable pourraient intéresser Engie, dont l'Etat français est aussi actionnaire, affirme BFM.

Goldman Sachs n'a pas souhaité commenter cet article. Engie n'a pas répondu à une demande de commentaire dans l'immédiat.

L'action EDF prenait 3,22% à 8,60 euros et le titre Engie 1,75% à 11,6480 euros en milieu de journée à la Bourse de Paris, dont l'indice phare CAC 40 cédait en revanche 0,3%.

"Nous pensons qu'Engie serait clairement intéressé car cela accélérerait sa croissance dans les énergies renouvelables. Cependant (...) cela reste pour l'instant un scénario qui vient de la presse", ont écrit les analystes de JP Morgan dans une note.

"Bien que nous pensions que Macron et Le Pen soient tous deux favorables au nucléaire, la décision dépendra au final du résultat des élections", ont-ils ajouté.

Emmanuel Macron a déclaré le mois dernier que l'Etat, qui détient déjà plus de 80% d'EDF, devait augmenter sa participation au capital des "activités les plus régaliennes" de la société.

(Reportage Benjamin Mallet, rédigé par Myriam Rivet et Valentine Baldassari, édité par Bertrand Boucey)