DOW CHEMICAL COMPANY (THE) La fusion des deux géants américains, d'une valorisation voisine, donnerait naissance à un mastodonte de 120 milliards de dollars de capitalisation boursière pour un chiffre d'affaires global supérieur à 90 milliards de dollars. Il s'installerait à la deuxième place du classement mondial du secteur derrière l'allemand BASF.
Cette opération, si elle se confirmait, n'a pourtant pas pour but de créer un poids lourd de la chimie mais au contraire trois entités distinctes - agrochimie, chimie spécialisée et science des matériaux - susceptibles de créer de la valeur pour les actionnaires.
Ce sont en effet ces derniers qui sont à la manœuvre. Depuis plusieurs années, l'actionnaire activiste Daniel Loeb, à la tête du fonds Third Point, milite pour que Dow Chemical, dont la rentabilité est tirée vers le bas par sa branche agrochimie, change radicalement de stratégie.
Même scénario chez DuPont où le fond Trian contrôlé par Nelson Peltz n'a cessé ces dernières années de remettre en cause la stratégie du groupe. Le départ à la retraite du PDG Ellen Kullman en octobre dernier, a semble-t-il, permis au fond activiste d'imposer son point de vue. D'autant que le nouveau PDG de DuPont, Edward Breen, est un habitué des scissions. A la tête du conglomérat Tyco, il l'avait scindé avec succès en trois entités : la sécurité électronique, la protection incendie et le contrôle des flux.
La fusion puis le démantèlement de Dow Chemical et DuPont, fondés tous deux au XIXème siècle, tourneraient une page de l'histoire de l'industrie chimique américaine.
Valeurs citées dans l'article : DOW CHEMICAL, Du Pont De Nemours
