Pour obtenir un feu vert de Bruxelles sur son plan de restructuration, le groupe franco-belge de services financiers accepterait, d'après l'un de ces sources, de céder ses filiales italienne (Crediop) et slovaque (Banka Slovensko).

"Un accord de principe qui préserve l'unité du groupe a été trouvé avec la Commission européenne", a indiqué à Reuters une source proche des discussions entre Dexia et Bruxelles.

"Il y a des cessions que le groupe va réaliser en plus de ce qui a déjà été fait, comme Crediop et Banka Slovensko", a-t-elle ajouté.

Cette même source explique que le plan de restructuration entamé par Dexia depuis novembre 2008 et les cessions à venir permettront à Dexia de réduire de 35% d'ici à 2014 son bilan qui s'élevait à 593 milliards d'euros à fin septembre.

D'après le site internet du journal Les Echos, la banque pourrait aussi céder ses activités d'assurance en Turquie et de prêts aux collectivités locales en Espagne.

Un porte-parole de Dexia n'a pas commenté ces informations.

A Bruxelles, l'action Dexia a clôturé vendredi à 4,025 euros en repli de 5,03%.

L'indice sectoriel DJ Stoxx des banques européennes a cédé 2,29% dans un contexte de valeurs bancaires en forte baisse en raison des craintes liées à la situation des finances publiques de la Grèce, de l'Espagne et du Portugal.

La Commission européenne a de son côté estimé que la restructuration de Dexia sera suffisante pour assurer sa viabilité à l'avenir et s'est dit "satisfaite" de la réduction de ses activités.

PRIVÉ D'ACQUISITIONS

Sauvé de la faillite grâce à l'intervention des Etats belge, français et luxembourgeois, Dexia a été recapitalisé à hauteur de 6,4 milliards d'euros en septembre 2008, au plus fort de la plus grave crise financière depuis les années 1930, et bénéficie depuis cette date de garanties publiques pour ses besoins de financement sur les marchés financiers.

Initialement de 150 milliards d'euros, ces garanties des Etats belge, français et luxembourgeois ont été ramenées en septembre dernier à 100 milliards d'euros et prolongées jusqu'au 31 octobre 2010.

La Caisse des dépôts est devenue le premier actionnaire de Dexia avec 17,61% du capital après y avoir injecté 2 milliards d'euros.

Le sauvetage de Dexia a contraint la banque à une réorganisation drastique de ses activités comme l'arrêt de ses activités de trading pour compte propre et la mise en liquidation de son portefeuille obligataire.

Le groupe a aussi procédé en 2009 à d'importantes cessions d'actifs comme celle de sa filiale américaine de rehaussement de crédit FSA, vendue à l'américain Assured Guaranty.

Dexia a également vendu sa filiale Epargne Pension à BNP Paribas et ses 20% dans Crédit du Nord à la Société générale.

D'après Lesechos.fr, la banque serait aussi prête à mettre un terme à ses activités à Singapour et en Russie et à ne procéder "pour l'instant" à aucune acquisition.

L'accord de principe trouvé avec l'exécutif européen devra encore être approuvé par la nouvelle Commission européenne qui entrera en fonction le 9 février.

L'actuelle Commission a jugé que les discussions avec Dexia, la France, la Belgique et le Luxembourg avaient été "très constructives".

Philip Blenkinsop à Bruxelles et Matthieu Protard à Paris, édité par Dominique Rodriguez