PARIS (Reuters) - Wall Street devrait ouvrir dans le désordre mercredi tandis que les Bourses européennes évoluent dans le rouge à mi-séance, plombées notamment par les valeurs minières en réaction au ralentissement des exportations chinoises.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,13% pour le Dow Jones, mais un repli de 0,11% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,15% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 reflue de 0,43% à 6.078,53 vers 11h45 GMT.

À Francfort, le Dax cède 0,37% et à Londres, le FTSE abandonne 0,4%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,46%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,49% et le Stoxx 600 de 0,69%.

Les données des douanes chinoises, publiées mercredi, montrent que la croissance des exportations du pays a ralenti en août (+7,1% en rythme annuel, après un bond de 18,0% en juillet), dans un contexte d'inflation élevée qui pèse sur la demande étrangère, tandis que la production, elle, a été perturbée par les mesures sanitaires anti-COVID et la canicule. La Chine a par ailleurs étendu mercredi les restrictions sanitaires à de nouvelles villes.

Cela met à nouveau en exergue les risques pesant sur la deuxième économie mondiale alors qu'en Europe les récentes données des PMI ont suggéré que la zone euro semblait pratiquement condamnée à une récession.

La production industrielle en Allemagne a toutefois reculé un peu moins que prévu en juillet (-0,3% au lieu de -0,5%) et la croissance économique dans la zone euro au deuxième trimestre a été un peu plus forte qu'estimé initialement (+0,8% au lieu de +0,6%), selon les données publiées mercredi.

A ces statistiques mitigées s'ajoute un contexte peu propice à la prise de risque, la Banque centrale européenne (BCE) devant se réunir jeudi, tandis qu'un conseil des ministres européens de l'Energie est prévu vendredi à Bruxelles face à la flambée des prix et au risque de pénurie.

Le président du directoire de Deutsche Bank, Christian Sewing, a en outre dressé mercredi un bilan sombre pour l'économie allemande, estimant que la Chine représentait un risque considérable pour son pays et que l'Europe avait besoin des grandes banques pour se défendre face à ses rivales américaines.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, les secteurs les plus exposés à la Chine comme les ressources de base (-1,9%) et l'énergie (-1,04%) figurent parmi les plus importants replis.

Les groupes miniers cotés à Londres Anglo American, Glencore et Rio Tinto cèdent respectivement 1,92%, 1,99% et 1,91%, tandis qu'à Paris, Eramet recule de 2,27% et ArcelorMittal de 1,23%.

Les pétroliers BP, Eni et TotalEnergies abandonnent de 0,2% à 1,61%.

Le compartiment des nouvelles technologies est également délaissé (-0,66%) dans le sillage de la clôture du Nasdaq la veille. Dassault Systèmes fléchit de 0,85%.

Ubisoft chute de 16,09% après l'annonce d'un accord sur la montée à son capital du chinois Tencent, dans lequel nombre d'observateurs voient d'abord un coup d'arrêt aux spéculations sur un possible rachat de l'éditeur de jeux vidéo.

TAUX

Les rendements obligataires en Europe reculent alors que des doutes persistent sur l'ampleur de la hausse des taux de la BCE jeudi. Les marchés monétaires évaluent mercredi la probabilité d'un relèvement du coût crédit de trois quarts de point à 75%, contre 70% la veille et plus de 90% dans les jours précédents.

Selon des informations de presse, la BCE envisage une hausse modérée de ses taux, peut-être de seulement 50 points de base.

Les rendements allemands à deux ans et dix ans reculent respectivement de près de neuf points de base à 1,007% et 3,4 points à 1,571%.

Aux Etats-Unis, les rendements des Treasuries à deux ans et dix ans cèdent respectivement 3,5 points à 3,446% et 1,5 point à 3,3226%.

CHANGES Le dollar, en hausse de 0,43% face à un panier de devises de référence, continue de monter alors que le billet vert a touché un nouveau plus haut de 20 ans contre l'euro à 0,9864 dollar et de 24 ans contre le yen, à 144,38.

L'euro se traite à la mi-séance à 0,989 dollar, en repli de 0,12%.

PÉTROLE

Le marché pétrolier repart légèrement à la hausse après les menaces du président russe Vladimir Poutine de suspendre les contrats d'approvisionnements en énergie de l'Europe si les tarifs sont plafonnés.

La Commission européenne prévoit de plafonner à 200 euros le mégawattheure (MWh) dans l'UE le prix de l'électricité produite par d'autres sources que le gaz naturel, montre un projet que s'est procuré Reuters.

Le baril de Brent avance de 0,26% à 93,07 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,24% à 87,09 dollars.

(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey)

par Claude Chendjou