Zurich (awp) - Le président de Credit Suisse, António Horta-Osório, a contrevenu aux règles de quarantaines mises en place par la Suisse pour lutter contre la propagation du variant Omicron. Le dirigeant, de retour du Royaume-Uni fin novembre, a quitté la Suisse quelques jours plus tard, violant ainsi les règles sanitaires de la Confédération.

Selon une enquête du journal alémanique Blick, le nouveau président du conseil d'adminisration de la banque zurichoise est rentré de Londres à Zurich le 28 novembre. Avisé des règles de quarantaine mises en place par les autorités helvétiques la veille, le Portugais se serait renseigné sur la possibilité de raccourcir, voire de se faire libérer de la quarantaine, raconte la publication.

Le canton de Schwyz, où réside M. Horta-Osório, ainsi que la Confédération ont refusé de donner suite à cette demande. Mais le 1er décembre, il prend un jet privé pour se rendre sur la péninsule ibérique, en claire violation des régles de quarantaine, poursuit Blick qui se base sur des sources proches du banquier. Et il a poursuivi son voyage, se rendant à New York pour une réunion du conseil d'administration.

Credit Suisse et António Horta-Osório ont confirmé ces informations à Blick.

Dans une prise de position transmise à AWP, Credit Suisse indique "regretter" la violation de l'obligation de quarantaine par son président. Ce dernier a également été cité dans le courriel de la banque, soulignant avoir "commis involontairement une entorse aux règles de quarantaine de la Suisse, en quittant le pays le 1er décembre".

"Je regrette profondément cette erreur. Je m'en excuse et veillerai à ce que cela ne se reproduise pas", a-t-il ajouté, cité dans le courriel de la banque.

Cette bévue intervient, alors qu'António Horta-Osório a été recruté pour remettre de l'ordre au sein du numéro deux bancaire helvétique, secoué par les scandales à répétition. L'établissement s'était en effet vu confronté à l'affaire des filatures, qui avait provoqué en février 2020 le départ du directeur général Tidjane Thiam. Les déboires autour de Greensill et Archegos ont provoqué d'importantes pertes, auxquels s'ajoute une affaire de crédits frauduleux octroyés au Mozambique.

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