Zurich (awp) - Contre toute attente, l'action Credit Suisse tenait le choc, après la publication d'une perte trimestrielle nettement plus sérieuse qu'anticipé. L'annonce de la démission du directeur général, Thomas Gottstein, et son remplacement au 1er août par Ulrich Körner semblait rassurer les investisseurs, tout comme le nouvel examen stratégique des activités du numéro deux bancaire helvétique et les réductions de coûts attendues à ce titre.

Après un début de séance volatile, l'action de la banque aux deux voiles s'orientait clairement dans la zone des gains, le titre bondissant de plus de 2% vers 10h15 à 5,262 francs suisses. L'indice SMI des vingt valeurs vedettes gagnait pour sa part 0,18%.

Si la perte nette de 1,59 milliard de francs suisses essuyée au 2e trimestre s'est creusée bien au-delà des attentes des analystes, lesquelles attendaient un débours moyen de 254 millions, ceux-ci portaient un regard favorable sur les nouvelles mesures stratégiques envisagées par la banque aux deux voiles, en particulier le renforcement des activités de gestion de fortune et de affaires helvétiques. Un énième remaniement attend la banque d'affaires, laquelle doit surtout venir soutenir ces deux divisions.

Les plans, notamment en ce qui concerne la banque d'affaires, sont bons et pertinents, notent les observateurs. Surtout au vu des pertes affichées et à venir de cette division. Les analystes ne cachent cependant pas leur déception face à la lourde perte nette du 2e trimestre. "Après l'avertissement sur les bénéfices, nous savions que les résultats du deuxième trimestre seraient mauvais. Mais une fois de plus, c'est encore pire que ce que l'on craignait", constate, désabusé, Jefferies.

La performance sous-jacente s'est elle aussi encore détériorée, tant au niveau des revenus, que des coûts. Cela vaut pour les deux divisions principales, à savoir la gestion de fortune Wealth Management et la banque d'affaires, Investment Bank, poursuit Jefferies. Le taux de fonds propres dit durs a également baissé. Et la multiplication des joutes juridiques reste aussi coûteuse.

La performance se révèle faible, les perspectives prudentes et la banque d'affaires devrait à nouveau essuyer une perte au troisième trimestre, enchaînent les analystes de la Banque Royale du Canada (RBC). Des changements stratégiques plus drastiques en direction d'une banque d'investissement plus petite seraient judicieux. Toutefois, la voie à suivre demeure incertaine et Credit Suisse ne dispose que d'une marge de manœuvre limitée en termes de capitalisation.

Actuellement, la performance du groupe est globalement décevante, y compris dans la gestion de fortune, note la banque Vontobel. Credit Suisse aura bien besoin de temps pour résoudre ses problèmes et regagner la confiance des investisseurs dans les années à venir.

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