Lausanne (awp/ats) - Le procès des Tigres tamouls s'est poursuivi mardi avec l'audition des derniers prévenus sur leur situation personnelle. La cour va entamer cet après-midi les interrogatoires des accusés sur les faits qui leur sont reprochés.

Le Tribunal pénal fédéral a entendu l'un des responsables des collectes de fonds en Suisse. Ce dernier s'en est pris à la procureure fédérale Juliette Noto, regrettant que, lors de son passage au Sri Lanka, elle ne se soit pas rendue dans les zones reculées, où "les Tamouls sont traités comme des esclaves". La magistrate n'a pas souhaité répondre avant le réquisitoire.

Son défenseur Me Philippe Graf a renouvelé les demandes préjudicielles, rejetées la veille, portant sur la production par Bank-Now de 227 pièces censées établir la violation par cet établissement de la loi sur le blanchiment. "Cette cour doit regarder vers la banque. Un seul employé impliqué, vous y croyez vraiment?" Son client est accusé d'avoir trompé cette banque de petit crédit.

L'avocat a demandé que le chef du Bureau de communication en matière de blanchiment (MROS), Stiliano Ordolli, soit entendu par le tribunal. "Cette audition permettra de savoir si les infractions supposées de Bank-Now présentent un intérêt pour le MROS." Il a requis la suspension du présent procès jusqu'à ce que ce que la procédure du Département fédéral des finances contre la banque soit achevée.

La procureure fédérale a conclu au rejet des réquisitions de la défense, les jugeant tardives. Elle entend y revenir lors des débats sur le fonds.

Dernier prévenu interrogé sur sa situation personnelle, un autre collecteur de fonds a raconté mardi comment il avait été arrêté au Sri Lanka après une attaque des Tigres contre l'armée gouvernementale. Torturé durant sa détention, il a ensuite quitté le pays pour n'y revenir qu'en 2005, durant la période de paix instituée pendant les négociations. Il n'y est pas retourné depuis, en raison des atrocités qui se poursuivent, selon lui, contre les Tamouls.

ats/fr