La banque helvétique s'attend donc à une nouvelle année "florissante" pour les actions, en précisant que la croissance des bénéfices devrait se poursuivre, au rythme de 10% après +14% en 2017, et que les niveaux de valorisation ne sont pas encore préoccupants.

Elle ajoute que "la faiblesse persistante des taux d'intérêt

devrait inciter les entreprises à se ré-endetter, ce qui devrait également favoriser les actions par rapport aux obligations".

Credit Suisse (CS) table sur un rendement total (dividendes inclus) de 8,3% pour les actions de la zone euro, de 7,1% pour les actions américaines de 10% pour les titres suisses, contre +5,4% seulement pour les britanniques.

La banque est encore plus optimiste pour les actions japonaises, qui devraient afficher un rendement de 11,7% et pour celles des marchés émergents (+12,3%).

A l'appui de cet optimisme, CS met d'abord en avant la perspective d'une augmentation marquée des dépenses d'investissement des entreprises, qui devraient s'accélérer l'an prochain "dans un contexte de confiance accrue, de bénéfices élevés et de contraintes de capacités".

Cette tendance devrait profiter entre autres aux secteurs de l'industrie, des technologies de l'information, du transport et du stockage, et des services aux collectivités, précise-t-elle.

"D'autres secteurs cycliques, tels que ceux des logiciels ou des médias, devraient également bénéficier de l'augmentation des dépenses des entreprises", ajoute-t-elle.

CS prévoit aussi un regain d'activité sur le marché des fusions-acquisitions (M&A), favorisé par le dynamisme de la croissance mondiale, des liquidités historiquement élevées, des coûts de financement toujours bas et de possibles baisses de la fiscalité aux Etats-Unis.

PRUDENCE SUR LE BUND

Selon CS, ce mouvement pourrait concerner en premier lieu le marché de la santé mais aussi la finance, "en particulier en Europe, où le secteur est fragmenté".

La banque met par ailleurs en avant les "belles perspectives" du compartiment des énergies renouvelables, qui pourrait bénéficier selon elle de l'influence croissante des "millennials", la classe d'âge née au tournant du 21e siècle.

"A l'inverse, la préférence des millennials pour les achats en ligne devraient se traduire par des difficultés accrues pour le secteur traditionnel du commerce de détail", poursuit-elle.

Concernant l'obligataire, CS estime que le marché des Treasuries devrait stagner avec le durcissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale, mais elle note que l'annonce éventuelle d'allègements fiscaux pourrait la pousser à renforcer son exposition à ce segment du marché.

Elle se dit en revanche "particulièrement réservée" à l'égard des emprunts d'Etat allemands en raison de la perspective d'une réduction progressive des achats de la Banque centrale européenne (BCE) et d'un renforcement des anticipations de remontée des taux.

Elle voit le rendement à dix ans américain atteindre 2,70% l'an prochain et l'allemand 1%.

CS note également que certains segments du marché des obligations d'entreprises affichent des valorisations tendues, comme les titres des groupes pharmaceutiques ou le haut rendement américain.

Elle évoque en revanche de "belles perspectives" pour les obligations des marchés émergents.

CS s'attend aussi à ce que la poursuite de la "renaissance" de la zone euro profite au marché immobilier de la région, mais aussi aux devises des pays périphériques, comme la couronne suédoise et le zloty polonais.

(Marc Angrand, édité par Patrick Vignal)