Zurich (awp/reu) - Selon des sources informées, Credit Suisse a enquêté sur un second cas de violation des règles de quarantaine par le président de son conseil d'administration Antonio Horta-Osório. En plus de la violation des règles en Suisse, le président a aussi violé les règles de quarantaine britanniques lorsqu'il s'est rendu au tournoi de tennis de Wimbledon, ont déclaré à l'agence Reuters deux personnes proches du dossier.

Le rapport est désormais dans les mains du conseil d'administration. Ce nouveau cas devrait augmenter la pression sur le Portugais qui était censé ramener la banque aux deux voiles dans des eaux plus calmes après les divers scandales dans lesquels elle a été impliquée. Des porte-parole de la banque et du conseil d'administration ont refusé de commenter.

En décembre, le président Horta-Osório s'était excusé d'avoir, sans le vouloir, violé les règles de quarantaine de la Suisse. La banque avait lancé une enquête interne sur le comportement de son président, avaient alors déclaré trois personnes proches du dossier. Une équipe de la division juridique avait été mise en place par le conseil d'administration, avec l'appui de M. Horta-Osório, pour examiner le cas. Un rapport a été établi et transmis au conseil d'administration avant Noël, a déclaré une autre personne. L'organe de surveillance devra décider s'il faut donner suite.

Wimbledon plutôt que la quarantaine

Lors de ses investigations, la division juridique du CS a constaté que le président avait, en juillet lors de son voyage en Grande-Bretagne pour assister au tournoi de Wimbledon, également violé les règles de quarantaine en vigueur dans ce pays. A l'époque, les voyageurs qui arrivaient en Angleterre devaient respecter une quarantaine de dix jours. Le président du CS ne s'y était pas tenu, selon l'insider. Un porte-parole du gouvernement britannique ne s'est pas exprimé sur le cas précis, il a souligné que, fondamentalement, les passagers étaient responsables d'appliquer d'eux-mêmes les règles de quarantaine. En cas de non-respect, ils s'exposaient à des peines d'amendes ou de prison.

Pour rappel, début décembre, au retour d'un voyage en Angleterre, le président du CS aurait dû respecter les règles helvétiques de quarantaine. Or, il avait à nouveau quitté le pays après trois jours. Il s'en était excusé et avait assuré que "cela ne se reproduira pas". Par la suite, le ministère public du canton de Saint-Gall avait confirmé que M. Horta-Osório s'était lui-même dénoncé.

Tout cela devrait nuire au président de la banque aux deux voiles. L'ancien patron de Lloyds avait assuré vouloir réformer la gestion du risque et la culture d'entreprise de la banque après les scandales Archegos et Greensill.

Début octobre, le président avait annoncé de premiers succès, assurant avoir créé une plus forte conscience du fait que chaque banquier doit être un gestionnaire du risque. Il avait souligné qu'il y a encore cependant beaucoup à faire, relevant que l'accent devait être mis sur la responsabilité personnelle et l'obligation de rendre compte.

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