La Banque nationale de Grèce (ETE.AT), premier établissement financier du pays, a annoncé lundi avoir entamé des négociations préliminaires avec Crédit Agricole (>> CREDIT AGRICOLE) au sujet d'une possible coopération, ce qui alimente les spéculations autour d'une possible reprise d'Emporiki Bank of Greece (TEMP.AT), la filiale grecque de la banque française.

Dans une déclaration remise à la Bourse d'Athènes, la Banque nationale de Grèce n'a pas donné de détails, mais un article du Financial Times indiquait ce week-end qu'elle pourrait vouloir racheter Emporiki.

"La Banque nationale informe les investisseurs qu'il existe des discussons entre la direction de la Banque nationale et Crédit Agricole au sujet de la possibilité de futures alliances stratégiques." Ces négociations en sont à un stade préliminaire, a ajouté la banque grecque.

L'éventuelle vente d'Emporiki, révélée par le Wall Street Journal le mois dernier, intervient alors que Crédit Agricole tente de réduire son exposition à la Grèce, où la banque a accumulé des pertes supérieures à un milliard d'euros depuis le rachat d'Emporiki voilà six ans et la restructuration d'une partie de la dette souveraine grecque en début d'année.

Au mois de mai, la troisième banque française a annoncé une chute de 75% de son bénéfice net au premier trimestre, due essentiellement à la crise de la dette grecque. Crédit Agricole avait alors dit que ses pertes totales en Grèce se montaient à 940 millions d'euros, provisions relatives à sa participation majoritaire dans Emporiki et coûts liés à l'échange de dette grecque compris.

L'action Crédit Agricole a beaucoup souffert de l'exposition de la banque au Sud de l'Europe, jusqu'à atteindre en juin 2,84 euros, son plus bas niveau depuis son introduction en Bourse en 2001.

Le communiqué de la Banque nationale de Grèce profite à l'action, qui inscrit l'une des meilleures performances du secteur financier lundi. A 12h00, le titre s'adjugeait 6,4% à 3,69 euros, alors que l'indice Stoxx Europe 600 du secteur bancaire gagnait 1,4%.

Selon l'analyste de IG Markets, Jérôme Vinerier, un accord est "possible et crédible. Et cela rassure les marchés. Depuis le début de la crise de la dette souveraine en Grèce, les banques européennes, particulièrement Crédit Agricole, ont dû revoir leur stratégie en Grèce. Crédit Agricole veut tourner la page."

Ce week-end, le Financial Times rapportait que Alpha Bank (ALPHA.AT) et EFG Eurobank Ergasias (EUROB.AT) seraient également en lice pour le rachat de Emporiki.

Personne n'était disponible dans l'immédiat chez Crédit Agricole pour apporter un commentaire.

-Alkman Granitsas, Dow Jones Newswires

(Hugo Passarello et Noémie Bisserbe ont contribué à cet article)

(Version française Valerie Venck)

Valeurs citées dans l'article : CREDIT AGRICOLE