FRANCFORT (dpa-AFX) - Les problèmes de la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB) ont également laissé des traces en Europe vendredi. Le secteur le plus faible a été celui des valeurs bancaires, avec une baisse de plus de quatre pour cent. Certains experts mettent certes en garde contre la propagation des problèmes de la société américaine de financement de start-ups à l'ensemble du secteur. Néanmoins, les cours des valeurs bancaires européennes ont suivi les faibles indications en provenance des États-Unis.

SVB avait auparavant annoncé à la surprise générale l'émission d'actions après une vente importante d'actifs tels que des obligations d'État et des titres hypothécaires, qui ont entraîné une perte. Ainsi, la valeur de ces titres diminue lorsque les taux d'intérêt augmentent.

En moyenne, des valeurs comme Santander et Credit Suisse ont perdu entre 3 et 4 pour cent. Deutsche Bank et Commerzbank ont également subi des pertes importantes. Les nouvelles tombent au mauvais moment. La crise du marché des monnaies numériques comme le bitcoin et l'éther avait déjà mis à genoux un poids lourd du secteur, le groupe financier américain Silvergate Capital.

"La Silicon Valley Bank semble encore être un cas isolé", a souligné le gérant de fonds Thomas Altmann du gestionnaire d'actifs QC Partners. "Mais les crises précédentes ont montré à quel point les risques de contagion entre banques sont importants. C'est pourquoi les investisseurs sont si sensibles aux nouvelles en provenance de Californie". De même, un trader a plutôt parlé d'une baisse de moral. En revanche, les problèmes de SVB ne sont pas un indicateur direct pour le secteur.

Le stratège en chef Joachim Klement de la banque d'investissement Liberum Capital a évoqué les craintes croissantes d'un resserrement du crédit. Il ne s'attend toutefois pas à ce que la situation de SVB constitue une menace immédiate pour le système bancaire européen. L'établissement américain a un modèle d'affaires très particulier et est spécialisé dans le capital-risque et le financement de jeunes entreprises en croissance. C'est assez unique sur la scène bancaire. Les créances douteuses devraient certes augmenter cette année, mais les réserves des banques en Europe et aux États-Unis sont suffisantes pour faire face à d'éventuels problèmes./mf/ag/mis