D'après le journal, qui ne cite pas ses sources, le montage, envisagé par Eric Lombard, le nouveau directeur général de la CDC, permettrait de sécuriser la remontée des résultats de CNP Assurances à la Caisse des dépôts.

La Poste est détenue à 73,7% par l'Etat français via l'Agence des participations de l'Etat (APE) et à 26,3% par la Caisse des dépôts.

CNP Assurances est de son côté détenu à près de 41% par la CDC.

La Poste, qui cherche depuis plusieurs années à mettre la main sur la CNP pour se diversifier, détient environ 18% du capital de l'assureur via la Sopassure, holding commune avec le groupe BPCE.

"Pour s'engager dans un rapprochement entre le groupe postal et l'assureur, la CDC veut avoir une maîtrise des risques et une influence industrielle sur La Poste", explique aux Echos une source proche du dossier.

"Tous les schémas sont envisageables. Celui du statu quo aussi", a réagi la Caisse des dépôts dans une déclaration transmise à Reuters. "Rien ne presse. Rien n'est décidé."

La Poste et CNP Assurances n'ont en revanche pas souhaité commenter les informations des Echos.

En novembre dernier, lors d'une audition devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Eric Lombard avait indiqué qu'il passerait l'ensemble du portefeuille des participations de la Caisse des dépôts dont celle dans CNP Assurances qu'il avait alors qualifiée de "participation la plus importante".

La CDC redit jeudi que son directeur général examinera l'évolution des participations en tenant compte de trois critères: "l’intérêt à long terme de l’entreprise pour ses salariés et ses clients, l’intérêt général et l’intérêt patrimonial de la Caisse des dépôts".

"Si une opération se fait, il faudra qu’elle fasse sens pour l’Institution qu’il (Eric Lombard, NDLR) dirige", insiste encore la Caisse des dépôts.

L'évolution du portefeuille de la CDC s'inscrit dans le cadre plus global d'une redéfinition des missions de la Caisse des dépôts, de Bpifrance et de l'APE voulue par le chef de l'Etat, Emmanuel Macron.

(Matthieu Protard, édité par Jean-Michel Bélot)