Alphavalue - CFAO reste encore une entité relativement peu connue depuis son introduction en bourse fin 2009. Le distributeur français en Afrique, dont la capitalisation boursière est de 1,5Mds€, a été initialement porté par le nombre relativement restreint de valeurs exposées à ce continent, alors envisagé comme la nouvelle frontière. Suite à une érosion régulière au cours de 2011 (une perte d’environ 20%), la valeur est finalement devenue relativement attractive avec un potentiel de hausse de 32% puisqu’elle a réussi à délivrer une performance étonnamment solide dans un contexte difficile.

CFAO tire 57% de son chiffre d’affaires de la distribution d’automobiles dans 31 pays africains et les régions françaises d’outremers, et 21% de la vente en gros de produits pharmaceutiques dans ces deux zones. L’Afrique représente les ¾ de son chiffre d’affaires. Le groupe a affiché une croissance organique de ses ventes de 8% sur 9 mois en dépit des troubles en Côte d’Ivoire et en dépit du tremblement de terre japonais (conduisant à perdre des ventes de voitures japonaises en Afrique). Cela peut être partiellement expliqué par une croissance résiliente en Afrique en tant que continent (le FMI anticipe une croissance du PIB de 6% en 2012) et par le fait qu’une part significative des ventes de CFAO sont réalisées auprès des corps gouvernementaux alors que, dans le mêmes temps, ces gouvernements ont en moyenne bénéficié du prix du pétrole étonnamment élevé au cours de 2011. A contrario, les territoires français d’outremers ont connu une croissance molle qui pourrait encore le rester.

Au-delà de la croissance des volumes, une question récurrente pour CFAO est la force du Yen puisqu’il constitue la monnaie d’achat d’environ la moitié de ces ventes de voitures. Jusqu’à présent la demande s’est révélée assez solide pour faire passer les hausses correspondantes. Le bilan de CFAO est revenu à des niveaux sains après l’extraction de cash de 2009 qu’elle a subi de la part de son actionnaire majoritaire, PPR, avant que ce dernier ne cède 58% au marché. Ce bilan prudent ne constitue pas un frein à un ROE sain de 20%, en partie soutenu par un flux régulier d’acquisitions.

La valorisation suggère un potentiel de hausse de 32% aidé par un potentiel de 62% sur la base de son DCF. Les pairs sont un mélange d’activités exposées à l’Afrique et d’activités de distribution semblables conduisant à un potentiel de hausse de 20%. Ce qu’il manque est un regain d’intérêt puisque le momentum de cours a été et reste très négatif. Bien regrettable.