* S&P maintient sa surveillance négative après Big C

* Tous les produits de cessions iront au désendettement-dir.fin.

* Le titre en hausse dans un marché déprimé (Actualisé avec S&P et Fitch)

par Dominique Vidalon et Pascale Denis

PARIS, 8 février (Reuters) - Standard & Poor's reste vigilante sur Casino et maintient sous surveillance négative les notes de crédit du distributeur après la cession annoncée de ses actifs thaïlandais.

Casino a annoncé dimanche la vente de sa filiale Big C Supercenter au conglomérat thaïlandais TCC Group pour 3,1 milliards d'euros, hors dette, bouclant rapidement une des cessions prévues pour rééquilibrer son bilan.

S&P juge favorablement cette cession "qui démontre l'engagement du management à réduire la dette du groupe" et qui n'est assortie d'aucune condition.

La baisse de l'endettement de Casino, si elle s'accompagne d'une performance opérationnelle satisfaisante et d'une croissance modérée de l'Ebitda en 2016, pourrait permettre au groupe d'améliorer son ratio de dette ajustée sur Ebitda de plus d'une fois sur une base pro forma de consolidation proportionnelle, ajoute l'agence.

Elle précise qu'elle continuera de surveiller l'évolution du désendettement de Casino et qu'elle mettra à jour sa note en fonction de cette évolution.

S&P avait placé sous surveillance négative les notes de crédit de Casino, menaçant de faire passer sa dette, notée BBB-, dans la catégorie spéculative pour cause de forte dégradation des résultats du groupe au Brésil et de contraintes financières liées à un endettement élevé et à une structure complexe.

Casino, qui avait porté son plan de désendettement de 2,0 à 4,0 milliards en janvier, s'est dit confiant lundi dans sa capacité à dépasser l'objectif des quatre milliards.

DÉTERMINATION DU MANAGEMENT

Pour sa part, l'agence Fitch a favorablement accueilli la cession de Big C, "qui vient confirmer nos anticipations d'une baisse de la dette à un niveau plus compatible avec une note 'BBB-', contrebalancée par une moindre diversification géographique".

L'opération démontre aussi la détermination du management de Casino à préserver sa note "investment grade" et se fait sur des multiples "raisonnablement bons et en ligne avec d'autres transactions intervenues en Asie du sud-est".

La cession de Big C réduira l'Ebitda consolidé d'environ 200 millions d'euros en 2016. La contribution de la France aux profits du groupe sera donc plus décisive.

Fitch dit s'attendre à une forte hausse des profits et des cash flows en France en 2016 malgré la concurrence qui sévit dans la distribution, grâce aux baisses de prix opérées et aux alliances nouées en matière d'achats.

Casino devrait, selon elle, pouvoir parvenir à dégager un Ebitda 2016 proche de 1,0 milliard d'euros.

Les chiffres du premier semestre seront à cet égard un indicateur clé pour évaluer la trajectoire du groupe.

Casino s'est dit par ailleurs confiant dans sa capacité à dépasser son objectif de quatre milliards d'euros de cessions d'actifs cette année.

"Avec la vente de Big C, nous avons fait 80% du plan (de cessions d'actifs). Cela nous conforte dans le fait qu'on sera dans le haut de la fourchette; on a confiance dans le fait qu'on va sans doute le dépasser", a déclaré à Reuters le directeur financier du groupe, Antoine Giscard d'Estaing.

"Tous les produits de cession seront utilisés à la réduction de la dette", a-t-il assuré.

Le distributeur, dont la dette se situait autour de 6 milliards d'euros à la fin 2015, a aussi décidé de céder ses actifs au Viêtnam, une opération qu'il compte réaliser dans le courant du premier semestre de cette année.

En Bourse l'action Casino s'est adjugé 2,70% à 43,79 euros, rare hausse du SBF 120 (-3,39%), tandis que Rallye , maison mère du groupe, a cédé 2,26% à 13,39 euros.

"La cession de Big C s'effectue 30 bahts (0,76 euro) par action au-dessus de nos attentes, soit un impact théorique positif d'environ 2,5 euros par action Casino", analyse CM-CIC Market Solutions.

La baisse des résultats de Casino a plombé la valeur en 2015, lui faisant perdre plus de 40% sur l'année. L'action reprend quelque 5% depuis début janvier. (Dominique Rodriguez pour le service français, avec Pascale Denis, édité par Wilfrid Exbrayat)