Casino démarre cette nouvelle semaine en queue du peloton du SBF 120, fléchissant de 7,98% à 7,21 euros et perdant 25% de sa valeur depuis le début de l'année. Sa maison-mère Rallye enregistre pour sa part la plus forte baisse du marché SRD (-13,85% à 1,54 euro). Dans un communiqué de presse publié ce matin, le distributeur stéphanois a fait part de nouvelles annonces afin de "renforcer sa liquidité" et assurer "une structure de capital pérenne", après les avoir présentées à ses créanciers le 15 juin.

Il a annoncé que l'accord qu'il compte conclure avec ses créanciers d'ici à la fin juillet sur la restructuration de sa dette financière devrait comprendre un apport en fonds propres d'un montant minimum de 900 millions d'euros. Il juge que ce montant doit lui permettre la mise en oeuvre du plan d'affaires 2023-2025 dans des conditions de liquidité adéquates.

Après avoir cédé la totalité de sa participation dans le distributeur Assai (11,7% de son capital) pour 326 millions d'euros avant impôts, le groupe a informé souhaiter vendre le reste de ses enseignes en Amérique Latine réunies au sein des entité GPA et Exito.

Le rapport d'Accuracy n'anticipe pas de problème de liquidité d'ici la fin de l'exercice 2023. "Il convient de noter que ces prévisions dépendent principalement de l'activité des enseignes dans les mois à venir et du maintien des délais fournisseurs (ce qui est le cas à date), fait savoir un communiqué du groupe.

Comme annoncé le 21 juin dernier,  Casino a mis en œuvre différents leviers afin de préserver sa liquidité pendant toute la période de conciliation (c'est-à-dire jusqu'au 25 septembre, le cas échéant prorogée jusqu'au 25 octobre au plus tard).

Ses charges sociales et fiscales portant sur mai à septembre ont ainsi été reportées (un montant environ 300 millions d'euros), et il a été demandé à ses créanciers de ne pas exiger le versement de sommes dues, intérêts ou remboursements, le temps de la conciliation.

Le distributeur a par ailleurs indiqué avoir conclu un accord de principe avec l'Etat français afin de reporter le paiement des charges fiscales et sociales du Groupe dues entre mai et septembre 2023, soit un montant d'environ 300 millions d'euros. Ce montant, consenti en contrepartie de l'octroi de sûretés, notamment de nantissements de premier rang, sera payé par le Groupe à la date de réalisation de la restructuration financière.

Casino, qui doit rembourser 3 milliards d'euros de dettes au cours des deux prochaines années (sur les 6,4 milliards de dettes totales à fin 2022 dont 4,5 milliards pour ses activités en France, ndlr), dit anticiper pour l'année 2023 un Ebitda de 439 millions d'euros, ainsi qu'un flux de trésorerie libre avant intérêts négatif de 287 millions d'euros. En comparaison, Casino avait fait état l'année dernière d'un Ebitda stable de 2,51 milliards d'euros. Le groupe a également dévoilé un plan d'économies et d'efficience de 362 millions d'euros. L'Ebitda est anticipé à 656 millions d'euros en 2024. Le groupe anticipe pour l'année prochaine un flux de trésorerie libre de 1,07 milliard d'euros, dont un milliard venant de cessions d'actifs.

A l'heure actuelle, Casino a reçu une lettre d'intention préliminaire de Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari relative à une proposition de renforcement de ses fonds propres à hauteur de 1,1 milliards d'euros. Sur ce montant, 200 à 300 millions seraient investis directement par les trois hommes d'affaires, le solde étant souscrit par des partenaires qui s'associeraient à leur projet.

L'autre offre concerne le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, déjà détenteur de 10% du capital, qui a proposé fin avril d'injecter, avec d'autres actionnaires, jusqu'à 1,1 milliard d'euros dans les caisses du distributeur