Par Noëlle Mennella

Au total, les ventes du cinquième distributeur français se sont élevées à 7.321,1 millions d'euros sur le dernier trimestre de 2009, en ligne avec le consensus Reuters (7.320,2 millions).

En organique (hors essence), le chiffre d'affaires du groupe est en repli de 0,2% après le recul de 0,9% du 3e trimestre.

Lors d'une conférence téléphonique, le directeur financier de Casino, Antoine Giscard d'Estaing, a déclaré qu'il était "à l'aise" avec le consensus des analystes tablant aujourd'hui sur un résultat opérationnel de 1.225 millions d'euros en 2009, en baisse par rapport aux 1.283 millions de 2008.

Il a pronostiqué une croissance de l'activité sur les marchés émergents en 2010, exercice au cours duquel il n'attend pas de dégradation de la consommation en France.

Antoine Giscard d'Estaing a aussi indiqué que les tendances d'achat en France depuis le début de l'année étaient bonnes pour l'instant.

Casino dit avoir accéléré le déploiement de ses plans d'actions visant à renforcer l'attractivité commerciale de ses enseignes et à améliorer son efficacité opérationnelle.

"La flexibilité financière du groupe sera renforcée par l'amélioration de la génération de free cash flow et la mise en oeuvre du programme de cessions d'actifs d'environ un milliard d'euros d'ici fin 2010", lit-on dans un communiqué.

Le distributeur a précisé qu'à la fin 2009, plus de la moitié du programme de cessions a été réalisée (cessions de Super de Boer et d'actifs immobiliers).

Dans ce contexte, il a confirmé son objectif d'améliorer son ratio de dettes financières nettes/Ebitda à fin 2009 et d'atteindre un ratio inférieur à 2,2 à fin 2010.

VENEZUELA

Antoine Giscard d'Estaing a par ailleurs indiqué qu'il était trop tôt pour décider de mesures à prendre au Venezuela, même s'il souhaitait discuter de la situation de Cativen, la filiale de Casino qui exploite notamment six hypermarchés Exito au Venezuela.

Le président vénézuélien Hugo Chavez a annoncé dimanche la nationalisation d'Exito, qu'il accuse d'avoir spéculé sur les prix après la dévaluation du bolivar.

Casino a affirmé que cette nationalisation ne changeait "rien aux perspectives de croissance et de rentabilité du groupe".

En France, l'activité du groupe a baissé de 3,3% (-2,3% en organique) au quatrième trimestre à 4.645,6 millions (consensus de 4.660,9 millions). Dans les hypermarchés, le recul est de 5,9% à magasins comparables hors essence à 1.595,5 millions (consensus de 1.492 millions).

Chez Franprix-Leader Price, le chiffre d'affaires a diminué de 2,6% avec une chute de 11% pour Leader Price. La dépréciation est de 2,1% pour Casino Supermarchés.

Les autres activités du distributeur (Cdiscount, Mercialys, Casino Cafétéria, Banque Casino) ont enregistré une progression de 5,7% de leur chiffre d'affaires au 4e trimestre, portée par Cdiscount qui a réalisé un chiffre d'affaires de plus d'un milliard d'euros sur la totalité de l'année.

A l'international, le chiffre d'affaires a progressé de 13,4% au quatrième trimestre avec un effet positif de 6,8% et un impact de change favorable de 1,8%.

En Amérique du sud, la croissance organique de Casino a été 4,9% et celle de l'Asie de 6,7%.

Au total, commente un analyste sous couvert d'anonymat, "les performances du quatrième trimestre sont vraiment décevantes même si la révision en baisse de l'Ebit était déjà partiellement anticipée. Chez Leader Price, c'est vraiment mauvais voire inquiétant. Le cours devrait baisser demain".

Il observe néanmoins que "l'international marche bien et que l'Asie redémarre".

L'action Casino, qui avait touché dans la matinée un plus bas à 60,22 euros à la suite de l'annonce de la nationalisation d'Exito, a clôturé mercredi sur une hausse de 0,50% à 62,04 euros.

Edité par Jean-Michel Belot et Pascale Denis