Zurich (awp) - Le fabricant schaffhousois de composants électroniques Carlo Gavazzi continue de souffrir du ralentissement dans ses marchés clés, causé par les stocks excédentaires des clients. Tous les principaux indicateurs ont reculé au cours de l'exercice décalé 2023/24, clos à fin mars.

Les entrées de commandes ont ainsi plongé de 41,7% à 134,0 millions de francs suisses, indique jeudi Carlo Gavazzi. Le rapport entre les contrats et les encaissements s'est établi à 0,78 sur l'année. La demande s'est révélée plus faible au deuxième semestre en raison du problème d'inventaire susmentionné, un facteur concernant "toutes les industries", précise le communiqué.

Après deux années de pandémie et les difficultés d'approvisionnement qui en ont découlé, les clients de Carlo Gavazzi ont rempli leurs stocks, qui vont être réduits progressivement. Cela prendra un certain temps, a averti jeudi le directeur général Jean-Marc Théolier en conférence de presse.

Les recettes ont atteint 172,2 millions, ce qui représente un tassement de 17,8% en rythme annuel. Sur le continent américain, la baisse du chiffre d'affaires a atteint 12,9%, malgré la bonne tenue des marchés brésilien, mexicain et canadien. Carlo Gavazzi déplore un recul de 14,5% de ses ventes en Europe, pâtissant d'un affaiblissement de ses activités liés à l'efficience énergétique et aux stations de charge pour les véhicules électriques.

La zone Asie-Pacifique a subi un repli de 7,1% de ses revenus, causé principalement par une économie chinoise tournant au ralenti et une activité manufacturière se rétablissant péniblement dans l'Empire du Milieu après des mesures drastiques visant à lutter contre le Covid-19.

Dividende raboté d'un quart

Les trois divisions du groupe ont livré des performance inférieures à celles de l'exercice précédent.

En 2023-24, le résultat opérationnel avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) s'est effrité de 29,0% à 31,9 millions de francs suisses, tandis que l'excédent d'exploitation (Ebit) a égaré 35,6% à 25,3 millions. Le bénéfice net s'est étiolé d'un tiers (-33,7%) à 18,7 millions.

Carlo Gavazzi avait levé le voile sur cette contreperformance à l'occasion d'un avertissement sur résultats à mi-avril.

Le conseil d'administration propose le versement d'un dividende de 8 francs suisses par action, réduit de 4 francs suisses sur un an. Pour le président Daniel Hirschi, ce coup de rabot vise à ne pas compromettre la solide situation financière de l'entreprise. La distribution est relativement faible pour Carlo Gavazzi, mais le rendement du dividende se situe toujours aux alentours de 3%, a rappelé le responsable.

En vue des difficultés persistantes sur ces principaux débouchés, la direction s'attend à ce que les entrées de commandes restent faibles à court terme. En 2024/25, une évolution négative des ventes ne peut être exclue, note le communiqué. Daniel Hirschi a avoué ne pas être très optimiste quant à une amélioration de la situation dans un avenir proche.

La Banque cantonale de Zurich table sur des recettes "plancher" à 150 millions de francs suisses (-13%) au cours de l'exercice 2024/25, un Ebit de 14,5 millions (-43%), une marge afférente de 9,7% (-5 points de pourcentage) et un bénéfice par action de 15,48 francs suisses (-41%). Malgré les difficultés, l'industriel schaffhousois maîtrise ses coûts et continue de miser sur l'innovation. Lorsque les stocks de ses clients seront épuisés d'ici 2025-26, l'entreprise sera bien préparée pour la reprise, affirme l'analyste Bernd Laux, qui confirme "pondérer au marché".

A 10h45, l'action Carlo Gavazzi reculait de 7,7% à 275 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,05%.

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