Zurich (awp) - Le fabricant de pyjamas et de lingerie Calida annonce que son directeur général (CEO), Timo Schmidt-Eisenhart, se retire pour raisons personnelles. La famille Kellenberger, actionnaire de référence qui envisageait l'an dernier de céder sa participation, assure rester engagée dans l'entreprise.

Le patron sortant, arrivé en 2021 à la tête de la société de Sursee, continuera d'exercer ses fonctions jusqu'à la nomination d'un successeur et assurera une "transition sans heurts", selon le communiqué diffusé lundi.

Dans le même temps, Calida proposera aux actionnaires, lors de l'assemblée générale du 19 avril, d'élire Felix Sulzberger, CEO du groupe de 2001 à 2016, comme président du conseil d'administration, en remplacement de Hans-Kristian Hoejsgaard, qui ne se représentera pas après avoir siégé neuf ans au sein de l'organe de surveillance.

Les candidatures d'Allan Kellenberger, nouveau représentant de la famille fondatrice, du chef des finances de Manor Thomas Stöcklin et d'Eric Sibbern, représentant de Veraison Capital, seront également soumises à l'approbation des actionnaires. Ces derniers se prononceront aussi sur la réélection de Laurence Bourdon-Tracol, Patricia Gandji, Gregor Greber et Stefan Portmann.

Engagement de la famille Kellenberger

Erich Kellenberger, ancien CEO et représentant de la famille fondatrice, ne sera pas candidat à sa succession, tout comme Lukas Morscher.

La famille Kellenberger assure dans le même temps qu'elle se maintient comme actionnaire de référence et compte rester impliquée dans le groupe Calida à moyen terme. Elle reste également engagée dans la stratégie "Accelerate 2026".

En juillet dernier, la famille expliquait pourtant chercher à vendre sa participation de 33,5% dans le capital-actions car elle ne comptait pas en son sein d'un successeur disposant de la nécessaire expérience industrielle à Erich Kellenberger au conseil d'administration, ni dans l'immédiat ni dans un avenir concevable. C'est finalement son fils Allan qui va reprendre les rênes.

De son côté, Veraison Capital a expliqué dans un communiqué soutenir le renouvellement au conseil d'administration, saluant le renforcement industriel du groupe. Le gestionnaire d'actifs approuve le retour de Felix Sulzberger, qui a "plus que triplé" la valeur de la société lucernoise lors de son mandat de CEO de 14 ans, mais aussi celui de Thomas Stöcklin, ancien responsable financier de Calida de 2011 à 2018.

La firme zurichoise note que l'accent devrait être mis sur l'intégration des acquisitions Cosabella et Erlich Textil et sur un examen de toutes les options stratégiques quant à Lafuma Mobilier, qui ne correspond pas au recentrage vers les sous-vêtements. En cas de vente, le fabricant français de mobilier de jardin atteindrait une "valorisation nettement supérieure" à celle dont il dispose à l'intérieur du groupe.

Début mars, l'entreprise a fait état d'un chiffre d'affaires annuel en hausse de 14% à 323,9 millions de francs suisses. Le résultat net consolidé a décollé de près de moitié (+43,4%) à 21,8 millions. Les actionnaires se verront proposer un dividende de 1,15 franc par action, contre 1,00 franc un an plus tôt.

Pascal Furger de Vontobel déplore le départ de Timo Schmidt-Eisenhart, alors même que l'entreprise est à la recherche depuis septembre d'un successeur au chef des finances Sacha Gerber, parti chez le transformateur laitier Emmi. Si Calida a enregistré une forte croissance en 2022 (28% au-dessus du niveau pré-Covid), présente une rentabilité résiliente, une amélioration de la pénétration et du dividende. L'entreprise est dans une position solide, mais la direction se trouve dans une importante transition. L'analyste recommande toutefois de conserver le titre.

Mirabaud retient que la famille Kellenberger (33,4%) s'est engagée à rester actionnaire principale à moyen terme quand Veraison (10%) plaide pour une cession de Lafuma pour ajouter de la valeur.

A la Bourse, l'action Calida a fini en recul de 2,1% à 43 francs suisses, dans un SPI en hausse de 1,29%.

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