Zurich (awp) - Le groupe textile Calida a vu ses recettes progresser et son résultat net s'améliorer au cours de l'année écoulée. Toutes les marques et tous les canaux de distribution ont contribué à la croissance de l'entreprise lucernoise, malgré la contre-performance observée dans plusieurs marchés-clés.

Calida boucle 2018 sur un chiffre d'affaires de 409,5 millions de francs suisses, en hausse de 7,6%. Les marques phares Calida et Millet, qui représentent à elles seules près de deux tiers des revenus du groupe, ont connu une croissance respective de 3,9% et 6,0%, selon un communiqué diffusé vendredi.

Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) est resté stable à 21,6 millions de francs suisses. Il a cependant fait les frais d'une base de comparaison biaisée, en raison d'un gain exceptionnel dû à la dissolution de provisions aux Etats-Unis en 2017. En conséquence, la marge Ebit s'est érodée de 40 points de base, à 5,3%.

Le bénéfice net s'est établi à 17,8 millions de francs suisses, soit 5,3% de mieux qu'en 2017. Les actionnaires se verront proposer un dividende inchangé de 0,80 franc par action au titre de l'exercice écoulé.

La copie rendue par la maison lucernoise surpasse les projections les plus optimistes des analystes consultés par AWP à tous les niveaux, si ce n'est le dividende, dont le maintien au niveau de 2017 était attendu.

Pour l'exercice en cours, la direction de Calida s'attend à une évolution stable des revenus et des résultats, en dépit du manque de visibilité du contexte économique et politique dans les marchés-clés du groupe.

Explosion des ventes en ligne

"La branche doit faire face à d'importants défis", a reconnu le directeur général (CEO) de Calida, Reiner Pichler, lors de la conférence de bilan, tout en y voyant une opportunité de gagner des parts de marché, à la faveur notamment de l'engouement de la clientèle pour les achats en ligne.

A l'image des trois dernières années, la croissance de ce canal de distribution a une nouvelle fois été robuste. En seulement deux ans, les ventes en ligne, qui ont bondi de 42% l'année dernière, sont devenues les plus rentables du groupe, a signalé le dirigeant. Elles représentent actuellement 10,8% de l'ensemble des recettes du groupe.

La direction entend poursuivre ses efforts sur la stratégie de vente dite omnicanale (combinant le commerce en ligne et stationnaire), qui permet de réduire de manière considérable les stocks sur les points de vente.

M. Pichler a également évoqué l'évolution de la clientèle et de ses habitudes de consommation, affirmant que "trois quarts des 'millennials' sont disposés à payer plus pour des produits de haute qualité et durables". Selon lui, la durabilité devient la norme, raison pour laquelle Calida continue d'investir dans des textiles à base de matériaux recyclés.

Malgré les importants investissements en vue, l'entreprise maintient son objectif de marge Ebit à 8% à moyen terme. A en croire le patron de Calida, les coûts liés à la numérisation devraient baisser, avec à la clé une amélioration de la productivité.

Du côté des analystes, on salue une performance annuelle supérieure à celle du marché. Les perspectives sont réalistes, mais ne devraient pas causer d'euphorie, estime la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui comme Vontobel reste neutre sur le titre.

A la Bourse, l'action Calida a terminé en hausse de 3,5% à 30,90 francs suisses, dans un SPI en progression de 0,35%.

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