par Tom Bergin

Les marchés saluaient ce résultat vers 11h50 GMT, faisant progresser le titre de 4,21% à 591 pence après l'avoir poussé à son plus haut niveau depuis juin 2008 en matinée.

Le résultat net aux coûts de remplacements, qui gomme les profits et pertes latentes, s'est établi à 4,98 milliards de dollars au titre du troisième trimestre, divisé par deux en raison de la baisse du prix des hydrocarbures.

Hors éléments exceptionnels, le profit net s'est établi à 4,67 milliards de dollars, alors que le marché attendait 3,16 milliards de dollars.

Selon les analystes, un taux d'imposition plus faible qu'attendu et des effets de change positifs ont soutenu ces chiffres mais ne doivent pas masquer un résultat très solide.

"Ce sont des chiffres sidérants. Il est bon de voir (le groupe) rebondir", a déclaré Jason Kenney, analyste chez ING.

OBJECTIF DE RÉDUCTION DE COÛTS REVU À LA HAUSSE

Le deuxième groupe pétrolier européen en termes de capitalisation boursière a été aidé par une hausse de sa production dans des zones à faible imposition, comme le golfe du Mexique.

Un porte-parole a confirmé que le groupe avait bénéficié d'un recul de la taxation, tout en insistant sur une réduction de 15% des coûts dans la production de gaz et de pétrole et dans le raffinage.

"Ces résultats témoignent de l'élan pris à travers le groupe. Nous continuons de transformer notre base de coûts", a déclaré le directeur général Tony Hayward dans un communiqué.

Ces progrès permettent à BP de revoir à la hausse son objectif de compression des coûts cette année, à 4 milliards de dollars contre 3 milliards auparavant.

"BP est en train de récolter les fruits de son programme de redressement", juge Richard Griffith, analyste chez Evolution Securities.

Mais pour Mark Bloomfield, de Citigroup, BP devrait avoir du mal à afficher de nouveaux gains au cours des prochains trimestres, contrairement à ses concurrents.

La production d'hydrocarbures du trimestre s'est établie à 3,917 millions de barils équivalent pétrole par jour, soit une hausse de 7% par rapport au troisième trimestre 2008.

Le dividende trimestriel, qui sera payé en décembre, s'élève à 14 cents par action, comme au troisième trimestre 2008.

Pour l'exercice, les investissements du pétrolier britannique devraient s'élever à une vingtaine de milliards de dollars.

Les marges dans le raffinage devraient rester faibles en raison du niveau élevé des stocks de produits distillés et de la faiblesse des taux d'utilisation des capacités au niveau mondial.

Le groupe s'attend à ce que les marges dans la pétrochimie soient sous pression au quatrième trimestre en raison de la mise en service de nouvelles capacités.

Les concurrents de BP, dont Royal Dutch Shell, progressaient également en Bourse mardi, soutenus par l'espoir que leurs propres programmes de réduction de coûts aient connu la même efficacité face à l'érosion des cours des hydrocarbures. Vers 11h50 GMT, l'indice sectoriel européen DJ Stoxx avançait de 2,31%.

Version française Danielle Rouquié, Nicolas Delame et Jean Décotte