Seuls sept des 49 experts interrogés estiment que l'Espagne finira par appeler à l'aide l'Union européenne et le Fonds monétaire international, alors qu'il étaient plus du double - 16 sur 48 - lors d'une précédente enquête le 27 mars.

La Slovénie s'est désormais substituée à l'Espagne et 26 économistes, plus de la moitié de l'échantillon, la voient solliciter une aide contre 16 dans la précédente enquête.

Depuis fin mars, l'Espagne a mené deux adjudications avec succès, à la faveur desquelles ses coûts d'emprunt sont tombés à leur plus bas niveau depuis 2010.

Pour Kristian Tödtmann, chez DekaBank à Francfort, la possibilité de voir Madrid demander un plan de sauvetage au-delà de ce qui lui a été accordé pour son secteur bancaire est maintenant inférieure à 50%. Cela est dû en bonne partie, selon lui, au programme d'Opérations monétaires sur titres (OMT) annoncé en septembre par la Banque centrale européenne et qui a calmé les marchés financiers en servant de bouclier à l'euro.

"Le programme OMT a été très utile à l'Espagne, où les conditions de marché, du moins pour le moment, sont raisonnablement favorables", dit-il.

LA ZONE EURO N'EN A PAS FINI

La Slovénie, à l'inverse, inquiète de plus en plus. Ce petit pays de deux millions d'habitants doit lever quelque trois milliards d'euros cette année pour recapitaliser son secteur bancaire, rembourser de la dette et financer son déficit budgétaire.

"La Slovénie aura probablement besoin d'un renflouement, d'une part pour des raisons budgétaires et de l'autre pour stabiliser son système bancaire", estime Kristian Tödtmann.

"Les besoins pour le secteur bancaire vont bien au-delà des moyens du gouvernement slovène."

Au total, 33 des 49 économistes interrogés estiment que la zone euro n'en a pas fini avec les plans de sauvetage, alors que les 16 autres sont d'un avis contraire.

Pour relancer la croissance, les économistes placent en tête les réformes structurelles visant à fluidifier le marché du travail et à améliorer la compétitivité, devant le ralentissement du rythme de l'austérité puis l'amélioration de l'accès au crédit.

Quarante d'entre eux se disent d'accord avec la position de Mario Draghi, le président de la BCE, selon laquelle c'est aux gouvernements européens de rétablir la prospérité de la région.

"La responsabilité incombe aux gouvernements, ils doivent mettre en oeuvre des réformes significatives pour relancer la production et le marché du travail", résume Marcus Sonntag, chez Bank of America Merrill Lynch.

Véronique Tison pour le service français, édité par Dominique Rodriguez

par Andy Bruce