Aaron Back,

The Wall Street Journal

Aux Etats-Unis, les banques ont largement de quoi se réjouir alors qu'arrive la saison des fêtes. Mais des taux immobiliers plus élevés sont pas forcément un cadeau.

Le taux moyen d'un emprunt standard à taux fixe sur 30 ans atteint 4,16%, selon la Mortgage Bankers Association, la fédération américaine du financement immobilier, par rapport à des planchers post-Brexit d'environ 3,6%. Normalement, des taux plus hauts sont bons pour les créditeurs qui gagnent davantage d'argent sur chaque prêt. Mais les emprunts immobiliers forment un cas à part. La plupart sont revendus à Fannie Mae ou à Freddie Mac et ensuite titrisés. Les banques ne détiennent au final qu'un tiers du montant de ces prêts.

De plus, le phénomène de montée des taux retire leur intérêt aux opérations de refinancement de prêts existants, ce qui réduit l'activité des établissements de crédit offrant ce type de prêt.

Pour les détenteurs d'obligations adossées à des hypothèques, cependant, c'est positif puisque cela implique que seul un nombre plus réduit sera remboursé par anticipation. Bank of America, plus important détenteur de ce type de titres parmi les principales banques, devrait logiquement en être le principal bénéficiaire.

Enfin, si les taux continuent à grimper, cela pourrait affecter la demande immobilière. Les taux sont encore bas par rapport à la moyenne de long terme, mais la référence à laquelle se sont accoutumés les ménages est plutôt la moyenne depuis la dernière crise financière. Depuis le début de 2010, cette moyenne n'est que de 4,22% selon la Mortgage Bankers Association. Si les taux dépassaient ce niveau, cela pourrait amener certains ménages à temporiser avant d'acheter.

La hausse des taux d'intérêts depuis les élections a été une bonne nouvelle pour les banques, mais peut être pas pour le segment hypothécaire.

-Aaron Back, The Wall Street Journal

(Version française Guillaume Bayre) ed: ECH