Comme chez JPMorgan Chase, qui a publié ses comptes jeudi, les résultats de Citi et BofA dans le banque d'investissement sont ressortis en baisse, ce qui n'augure rien de bon pour les trimestriels que Goldman Sachs et Morgan Stanley communiqueront la semaine prochaine.

Le secteur bancaire américain tente à présent de mesurer l'impact qu'aura sur ses résultats la réforme du fonctionnement du secteur financier arrachée de haute lutte par le président Barack Obama et les parlementaires démocrates.

Les dirigeants de BofA et Citi ont indiqué qu'ils ne savaient pas encore à quel point leurs activités pourraient être affectées par le texte.

"La question est la suivante : comment vont-ils générer des bénéfices en dehors de la reprise de provisions ?" s'interroge Keith Davis, analyste financier chez Farr, Miller.

PLONGEON À WALL STREET

L'action BofA plongeait de 8,06% à 14,15 dollars à 15h25 GMT tandis que celle de Citi reculait de 3,85% à 43,10 dollars.

BofA, Citi et JPMorgan, les trois plus grosses banques américaines, ont toutes bénéficié de pertes moins élevées sur les activités de cartes de crédit et de prêts immobiliers, ce qui leur a permis de reprendre les sommes provisionnées en prévision de pertes plus importantes.

Chez BofA et Citi, les prêts sont ressortis en baisse par rapport au deuxième trimestre 2009. Les analystes ont fait part de leurs inquiétudes après avoir entendu les propos des dirigeants des deux banques sur la fragilité de la demande de crédit.

"Tout le monde se montre attentiste", a reconnu le directeur financier de Citi, John Gerspach, évoquant les activités de crédit. "Je n'anticipe pas grand chose sur la demande, du moins tant qu'il y aura autant d'incertitudes."

BofA, JPMorgan et Citi ont toute vu leur produit net bancaire diminuer par rapport à l'année dernière.

COUT DU CRÉDIT

BofA, basée à Charlotte, en Caroline du Nord, a expliqué que ses coûts du crédit avaient reculé pour le quatrième trimestre consécutif et qu'elle avait réduit ses provisions pour pertes sur crédit. Citi en a fait autant.

"Les deux publications reflètent une amélioration sensible de la qualité du crédit, mais elles ne révèlent pas grand chose sur la manière dont elles comptent utiliser ces éléments pour faire progresser leur produit net bancaire", a commenté Marshall Front de Front Barnett Associates.

Ces derniers trimestres, les banques se sont appuyées sur leurs filiales de banques d'investissement pour performer, tandis que leurs activités de détail souffraient d'une montée des pertes. Désormais, ces pertes ne sont plus un motif d'inquiétude alors qu'au contraire, les activités de trading ont été affectées par un contexte devenu plus défavorable.

Le produit net bancaire de la division BFI de BofA a diminué à six milliards de dollars au deuxième trimestre contre 9,8 milliards au premier trimestre. Chez Citi, également, les recettes tirées des activités d'investissement et de trading ont reculé de 26% par rapport aux six milliards de dollars dégagés au premier trimestre.

Le bénéfice net de BofA est ressorti à 3,1 milliards de dollars, 27 cents par action, contre 3,2 milliards de dollars, 33 cents par action, un an auparavant. Les analystes interrogés par Thomson Reuters I/B/E/S tablaient sur 22 cents.

Quant à Citi, la banque a fait état d'un deuxième trimestre consécutif dans le vert, avec un bénéfice net de 2,7 milliards de dollars, 9 cents par action, contre 4,3 milliards de dollars, ou 49 cents par action, à la même période de 2009. Les analystes anticipaient 5 cents par action.

JPMorgan avait annoncé jeudi un bénéfice supérieur aux attentes, à 4,8 milliards de dollars, en hausse de 76% par rapport au trimestre correspondant de l'année dernière.

Nicolas Delame pour le service français, édité par Danielle Rouquié