Lisbonne (awp/afp) - L'ancien patron de la banque portugaise BES, qui s'est effondrée en 2014 après la découverte de comptes maquillés, a été mis en examen dans le cadre d'une vaste enquête pour corruption visant l'ex-Premier ministre socialiste José Socrates, a annoncé mercredi le ministère public.

Ricardo Espirito Santo Salgado, 72 ans, a été mis en examen pour corruption, abus de confiance, trafic d'influence, blanchiment de capitaux et fraude fiscale aggravée, a indiqué le parquet général de la République dans un bref communiqué.

M. Socrates, chef du gouvernement entre 2005 et 2011, a été arrêté en novembre 2014 et mis en examen pour corruption, blanchiment d'argent et fraude fiscale aggravée. Il a passé plus de neuf mois en détention provisoire avant d'être assigné à résidence puis remis en liberté en octobre 2015.

L'ancien Premier ministre, qui ne cesse de clamer son innocence, est soupçonné d'avoir perçu d'importantes sommes d'argent par l'intermédiaire d'un ami d'enfance, l'homme d'affaires Carlos Santos Silva, qui serait en fait son homme de paille.

D'après les médias locaux, les enquêteurs soupçonnent désormais M. Salgado d'avoir donné l'ordre à des sociétés liées au groupe Espirito Santo, principal actionnaire de BES, de verser une partie importante de ces quelque 20 millions d'euros, en contrepartie d'un traitement préférentiel accordé par le gouvernement Socrates.

M. Salgado avait déjà été mis en examen pour escroquerie, falsification de documents, blanchiment de capitaux, fraude fiscale et corruption dans le cadre de ses responsabilités présumées dans l'effondrement de l'empire financier détenu par sa famille.

En août 2014, la Banque du Portugal avait dû mettre en oeuvre un plan de sauvetage de Banco Espirito Santo, alors au bord de la faillite. Les actifs sains ont été regroupés dans une structure de transition baptisée Novo Banco et recapitalisée à hauteur de 4,9 milliards d'euros, dont 3,9 milliards apportés par l'Etat portugais.

afp/al