Rome (awp/afp) - Les nouveaux administrateurs de la compagnie aérienne italienne Alitalia placée sous tutelle par Rome commenceront d'ici 15 jours à recevoir les offres d'éventuels repreneurs, a déclaré mercredi un ministre.

"A l'heure actuelle il n'y a aucune négociation en cours, les administrateurs doivent établir un programme de travail et il est prévu que d'ici 15 jours ils commencent à solliciter les manifestations d'intérêts" des éventuels repreneurs, a déclaré à la radio le ministre du Développement économique Carlo Calenda.

La compagnie aérienne en difficulté Alitalia a été placée sous tutelle mardi sur décision du ministère de M. Calenda, après une demande en ce sens des actionnaires à la suite du rejet par les salariés d'un plan de restructuration.

Lors d'un référendum organisé du 20 au 24 avril, auquel près de 90% des 12.500 salariés de la compagnie ont participé, le personnel avait rejeté à 67% un plan prévoyant 1.700 suppressions d'emplois et une baisse de salaire de 8% pour une partie du personnel.

En vertu de la loi italienne, les administrateurs ont six mois pour décider de la vente partielle ou totale de la compagnie à d'éventuels acquéreurs, ou sa liquidation.

Dans le cadre de cette loi, ils ont 15 jours pour inviter tous les éventuels acquéreurs à se manifester.

Selon M. Calenda, la mise sous tutelle d'Alitalia pourrait permettre à d'éventuels acquéreurs de reprendre le transporteur aérien, "pratiquement dans son ensemble mais aussi en version réduite".

"Nous chercherons de toute évidence en priorité la vente de l'ensemble de la société dans un contexte où sa relance serait possible", a ajouté le ministre.

Il a de nouveau exclu toute nationalisation du transporteur aérien.

"Les citoyens ont déjà payé 7,5 milliards" d'euros au cours des dernières années lors des tentatives de sauvetage d'Alitalia, auxquels s'ajoute le prêt relais de 600 millions accordé mardi par le gouvernement pour permettre à la compagnie de voler encore six mois, a précisé M. Calenda.

"C'est donc huit milliards au total et les contribuables font très attention à la manière dont leur argent est utilisé et le gouvernement aussi doit faire très attention", a poursuivi le ministre.

Quelle que soit la solution finale retenue, "la chose importante à savoir est que sans une alliance avec une grande compagnie (aérienne) internationale, le sauvetage d'Alitalia risque d'être difficile", a conclu le ministre.

Vu comme un acheteur potentiel, Lufthansa a déclaré la semaine passée n'avoir aucune intention de reprendre Alitalia.

afp/rp