(Actualisation: commentaire d'analyste, réaction du titre en Bourse).

Le groupe d'ingénierie nucléaire Areva (>> AREVA) a annoncé lundi que les éléments financiers préliminaires et non-audités examinés par son comité d'audit et d'éthique font ressortir pour 2014 une perte nette consolidée part du groupe de l'ordre de 4,9 milliards d'euros, contre une perte nette de 500 millions d'euros en 2013.

Cette perte s'explique notamment par des "pertes de valeur de certains actifs courants et non courants", des "provisions pour pertes à terminaison et risques sur projets de construction ou de modernisation de réacteurs", y compris le projet EPR Olkiluoto 3 en Finlande. Des provisions liées à des changements réglementaires ont également pesé sur les résultats, a expliqué Areva dans un communiqué.

Le groupe a précisé que ses comptes de l'exercice 2014 seraient arrêtés par son conseil d'administration le 3 mars et "qu'il travaille à l'élaboration d'un plan de compétitivité et d'une feuille de route stratégique et financière qui feront l'objet d'un point spécifique à l'occasion de la présentation des résultats annuels".

"Ceci n'est pas inattendu," expliquent les analystes-credit de BNP Paribas, avant d'ajouter que "le lapin que le groupe devra sortir de son chapeau [à l'occasion de la présentation du plan stratégique] semble grossir de jour en jour".

En Bourse, l'action Areva recule de 1,25% à 9,45 euros, lundi en fin de matinée.

Alertes en série

Au début du mois de février, Areva avait prévenu que ses résultats 2014 seraient pénalisés par d'importantes dépréciations d'actifs, après une année 2014 qualifiée "d'éprouvante" et marquée par une baisse de 8% du chiffre d'affaires.

En novembre dernier, le groupe avait déjà annoncé qu'il renonçait à ses objectifs financiers pour 2015 et 2016, en raison notamment des retards accusés par la construction du réacteur EPR Olkiluoto 3 en Finlande. Pour expliquer l'abandon de ses objectifs, Areva avait également évoqué le retard pris dans le redémarrage de réacteurs nucléaires au Japon et le report du lancement de nouvelles constructions de réacteurs. L'électricien EDF (>> EDF) avait parallèlement annoncé qu'il reportait de 2016 à 2017 le démarrage de son réacteur nucléaire de type EPR à Flamanville, en raison notamment des difficultés rencontrées par Areva dans la livraison de certains équipements.

Peu après ces annonces, Standard & Poor's avait abaissé la notation de crédit à long terme du groupe de "BBB-" à "BB+", la plaçant en catégorie spéculative, avec une perspective "négative".

Début 2015, Areva s'est doté de nouveaux statuts, à l'occasion d'une assemblée générale qui a aussi validé l'arrivée à la tête du groupe du tandem formé par Philippe Varin et Philippe Knoche pour succéder à Luc Oursel, décédé en fin d'année dernière. Les deux hommes doivent piloter le redressement de la société.

-Yann Morell y Alcover et Valérie Venck, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 75; yann.morellyalcover@wsj.com

Valeurs citées dans l'article : AREVA, EDF