Areva (-3,04% à 9,55 euros) enregistre l'un des replis les plus marqués du SBF120 après une information du Journal du Dimanche selon laquelle le groupe nucléaire français pourrait enregistrer une perte annuelle de l'ordre de 3 milliards d'euros. Une estimation largement au dessus des attentes du consensus Reuters qui tablait sur une perte moitié moindre, à 1,4 milliard d'euros. Autre mauvaise nouvelle, l'Etat, actionnaire à 87%, ne devrait pas apporter son concours pour éponger ces pertes alors que le groupe dévoilera les modalités de son programme d'économies le 4 mars prochain.

Pour tenter de remédier à cette situation et redresser ses finances, Areva devrait également, selon l'hebdomadaire, réaliser "plus d'un milliard d'euros de cessions".

Parmi celles-ci, la vente d'actifs miniers ou encore de l'activité de démantèlement nucléaire font partie des principales options.

Areva voudrait toutefois garder le contrôle de sa filiale consacrée aux mines d'uranium, la plus stratégique pour le groupe, et valorisée entre 3 et 4 milliards d'euros.

Une position de principe pas forcément partagée par l'Etat qui estime que les mines pourraient rester dans le giron public "mais pas forcément chez Areva", sans donner davantage de détails.

L'an passé, Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif, avait posé les jalons d'un rapprochement de cette activité avec la Compagnie nationale des mines. Une éventualité qui pourrait refaire surface.

Reuters évoque, pour sa part, un potentiel rapprochement avec EDF, ex-ennemi juré d'Areva mais surtout plus gros client du groupe (30% des ventes d'Areva en 2013).

Ce projet avec EDF aurait pour avantage de faire entrer des capitaux chez Areva dans une période difficile et lui permettrait de partager les risques et les investissements.

"Areva n'a pas vraiment de marge de manoeuvre pour ce qui est des cessions d'actifs", relève un banquier d'affaires parisien, cité par Reuters.

(S.H)