NIAMEY, 19 juin (Reuters) - Les importantes pannes de courant enregistrées depuis plus de trois semaines à Niamey paralysent l'activité économique et les administrations et fragilisent l'économie du Niger, l'un des pays les plus déshérités de la planète malgré ses immenses richesses minières.

La capitale ainsi que les provinces de Dosso et de Tillaberi, dans le Sud-Ouest, sont en grande partie privées d'électricité depuis le 25 mai, date à laquelle un gros orage a abattu les lignes électriques menant au barrage hydroélectrique de Kainji, dans l'ouest du Nigeria.

Ces trois régions abritent plus du tiers des 17 millions d'habitants du Niger et le gros de la production nationale de ce pays sahélien enclavé qui a connu en 2012 un croissance de 11% grâce à de bonnes récoltes et au démarrage de la production pétrolière.

Les petits commerces et entreprises, qui emploient la majeure partie de la population et qui n'ont pas les moyens de s'offrir des groupes électrogènes, sont les plus touchés par les délestages.

La plupart des habitants de ce pays classé bon dernier selon de l'indice de développement humain des Nations unies subsistent avec environ un dollar par jour.

Avec les fortes chaleurs estivales qui arrivent, l'eau a également été coupée dans plusieurs quartiers de la capitale et des localités des environs.

La radio nationale n'émet plus que par intermittence ces derniers jours, son groupe électrogène de secours ayant brûlé.

"Notre capacité de production ne satisfaisant que le tiers de nos besoins, des coupures sont inévitables", a déclaré, fataliste, le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum.

La connection du réseau avec celui du Nigeria voisin a permis de satisfaire la moitié des 103 mégawatts dont ont besoin Niamey, Tillaberi et tous ceux de Dosso.

Les délestages viennent s'ajouter à la double attaque suicide qui a visé en mai une caserne d'Agadez et la mine d'uranium d'Areva d'Arlit, la plus importante du pays.

Le minerai d'uranium représente 61% des exportations du Niger.

(Abdoulaye Massalatchi; Jean-Loup Fiévet pour le service français)