Les deux coentreprises entre Areva et l'Etat nigérien, Somaïr et Cominak, produisent environ un tiers du combustible utilisé par le parc nucléaire français. Mais le Niger, ancienne colonie française qui figure parmi les pays les plus pauvres du monde, estime qu'il ne tire pas assez de recettes de ses gisements d'uranium.

Le contrat actuel de 10 ans liant Areva à l'Etat nigérien arrive à son terme à la fin de cette année et Niamey espère profiter des discussions sur son renouvellement pour augmenter ses recettes fiscales et obtenir du groupe français des engagements en terme d'investissement dans les infrastructures.

"Il y a un audit qui est en cours en ce moment et qui a été décidé d'un commun accord entre le Niger et Areva dans le cadre des discussions pour le renouvellement des conventions minières de SOMAIR et COMINAK puisque ces conventions se terminent à la fin de cette année", a déclaré l'ambassadeur Christophe Bouchard à la chaîne de télévision DOUNIA.

"Cela servira de base pour alimenter les discussions en cours entre Areva et le Niger pour la renégociation des conventions notamment pour voir quelles vont être les conditions financières des nouvelles conventions, la fiscalité applicable", a-t-il ajouté.

"On attend avec intérêt, dans le courant du mois d'octobre, les résultats de cet audit", a-t-il précisé.

Les promesses d'investissement pourraient inclure la construction d'une nouvelle route reliant Tahoua à la région minière d'Arlit, à plus de 1.000 kilomètres au nord de la capitale.

"Nous respectons Areva comme partenaire stratégique mais nous voulons un partenariat équilibré", avait déclaré le ministre nigérien des Mines Omar Hamidou Tchiana lors d'un entretien le mois dernier à Reuters.

"Nous allons, tout en respectant notre partenaire, faire en sorte que le Niger aussi tire parti de l'exploitation de l'uranium", avait-il ajouté, en soulignant que l'Etat nigérien ne cherchait pas augmenter sa participation dans Somaïr et Cominak.

Niamey détient 36,4% de Somaïr, qui produit environ 3.000 tonnes d'uranium par an, et 31% de Cominak, dont la production annuelle avoisine 1.500 tonnes.

Présent au Niger depuis près d'un demi-siècle, Areva possède 63,6% de Somair et 34% de Cominak.

Le président nigérien, Mahamadou Issoufou, élu en 2011, affiche sa volonté d'augmenter fortement les recettes tirées de l'uranium, qui n'ont représenté l'an dernier qu'environ 5% du budget.

Abdoulaye Massalatchi; Pascal Liétout pour le service français