NEW YORK (awp/afp) - Wall Street a consolidé cette semaine de hauts niveaux à l'aide de nouvelles bien accueillies sur les résultats d'entreprises, la politique ainsi que la Réserve fédérale (Fed), et se demande maintenant d'où pourrait venir le danger.

Lors des cinq dernières séances, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 0,32% à 21.006,94 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 0,88% à 6.100,76 points. L'indice élargi S&P 500 a avancé de 0,63% à 2.399,29 points.

Le Nasdaq et le S&P 500 s'affichent à des niveaux sans précédent et le Dow Jones proche de son record.

"Cette semaine, les nouvelles ont été bonnes pour le marché", a résumé Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.

"L'actualité la plus importante, c'était l'adoption de la réforme du système de santé par la Chambre des représentants", a-t-il mis en avant.

Le président américain Donald Trump a réussi à y faire passer un texte de remplacement de la loi emblématique de son prédécesseur Barack Obama sur la santé, rassurant les investisseurs sur sa capacité à mettre en oeuvre d'autres réformes plus attendues, en premier lieu des baisses d'impôts.

Mais, "ce qui est frappant, c'est à quel point la politique américaine a de moins en moins d'influence sur les marchés", a minimisé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

Il soulignait plutôt que "la saison des résultats continue à être porteuse pour les entreprises avec une croissance des ventes et des revenus".

La semaine a été marquée par la technologie avec les résultats d'Apple et Facebook et, s'ils sont ressortis en demi-teinte, ils n'ont pas affecté l'impression générale d'un excellent trimestre pour les entreprises américaines.

- L'international surveillé -

"L'autre chose, évidemment, c'était le côté Réserve fédérale (Fed)", a enchaîné M. Volokhine. "Elle a rassuré sur les questions que l'on pouvait se poser après un premier trimestre qui avait démarré d'une façon relativement lente aux Etats-Unis."

Au sortir d'une réunion de politique monétaire, la banque centrale américaine s'est, sans surprise, abstenue de relever ses taux pour la deuxième fois de l'année, et, surtout, a relativisé le niveau médiocre de la croissance américaine en début d'année.

En jugeant ce ralentissement "probablement temporaire", la Fed, qui ne laisse par ailleurs guère de doutes sur son intention de relever ses taux en juin, marque pour l'heure sa sérénité mais elle rend aussi cruciaux le niveau des prochains indicateurs.

"Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ?", s'est interrogé dans une note Nicholas Colas, de Convergex. "Tout simplement que la Fed ait tort sur l'état de l'économie."

"Qu'est-ce qui se passe si le deuxième trimestre n'est pas plus solide que le premier ?", a-t-il prévenu. "C'est un scénario auquel ne croient ni la Fed ni la Bourse. Et c'est pour cela que c'est celui qui pourrait mettre à terre l'une comme l'autre."

Pour le moment, les chiffres de l'emploi d'avril, publiés en fin de semaine, ont plutôt été de nature à rassurer les esprits, le taux de chômage chutant notamment au plus bas depuis dix ans.

Les prochaines séances, "ce que je vais surveiller avec une attention particulière, ce sont les ventes de détail américaines", un indicateur sur la consommation prévu vendredi prochain, a prévenu M. Cahill. "Au premier trimestre, la consommation a presque stagné, donc on attend un rebond."

De son côté, M. Volokhine préférait mettre l'accent sur des données sur l'inflation, cruciales pour la stratégie de la Fed, mais, avant toute chose, il jugeait la Bourse dominée par "la conscience de ce qui se passe en dehors des frontières".

Si les investisseurs ne semblent guère douter que le second tour de la présidentielle française se soldera dimanche par leur scénario a priori privilégié, la victoire du pro-européen Emmanuel Macron face à la nationaliste Marine Le Pen, l'ensemble des marchés mondiaux vient d'être secoué par un brusque recul des cours des matières premières, notamment le pétrole.

A ce titre, "on a peut être intérêt à se poser des questions sur la politique monétaire chinoise", a avancé M. Volokhine "On a un resserrement du crédit: est-ce que c'est cela qui pousse à la baisse les matières premières? Ca va être beaucoup plus moteur que les déclarations de Donald Trump."

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