Altran (-3,10% à 13,43 euros) occupe l’une des dernières places de l’indice SBF 120 en raison de l’importance de la décote avec laquelle se déroulera l’augmentation de capital qui financera une partie de l’acquisition d’Aricent. Le groupe français a racheté le spécialiste américain des services de design et d'ingénierie dans le domaine du digital pour 1,7 milliard d’euros, une opération financée à hauteur de 750 millions d’euros par une augmentation de capital dont les détails ont été dévoilés ce matin.

Le prix de souscription des actions nouvelles a été fixé à 9,23 euros par action, soit une décote de 33,6% par rapport au cours de clôture de vendredi. Cette décote est jugée élevée par les analystes.

L'augmentation de capital entraînera l'émission de 81,22 millions d'actions nouvelles, représentant 46,2% du capital. Les actionnaires se verront attribuer 1 droit préférentiel de souscription (DPS), 17 DPS permettant de souscrire à 8 actions nouvelles.

Altrafin Participations SAS (filiale d'Apax Partners et Altamir) et les deux fondateurs du groupe, Alexis Kniazeff (et sa famille) et Hubert Martigny, qui détiennent respectivement 8,42%, 1,42% et 1,42% du capital social d'Altran, ont confirmé leur intention de souscrire à la présente augmentation de capital et d'exercer à titre irréductible la totalité des droits préférentiels de souscription qui leur seront attribués.

En parallèle à ces annonces, Altran a annoncé la finalisation de l'acquisition d'Aricent Technologies. Le groupe fusionné représente près de 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires et est le numéro un mondial des services d'ingénierie et de R&D. Ses prévisions 2020 étant devenues caduques à la suite de cette opération, Altran dévoilera un nouveau plan stratégique le 28 juin prochain lors d'une journée investisseurs.

Gilbert Dupont expliquait récemment que cette acquisition était cohérente avec la stratégie du groupe, qui souhaite augmenter l'offre à valeur ajoutée tout en grossissant, accélérer l'industrialisation du groupe en recourant plus intensément à l'offshore et rééquilibrer son offre géographique vers les Etats-Unis. Pour Oddo, cette opération présente aussi un gros risque d'exécution : Altran achète un acteur plus gros que lui aux Etats-Unis, une zone sur laquelle les SSII françaises ont souvent connu des difficultés.