Altran opère un retour en grâce express auprès des investisseurs, flambant de 19,14% à 8,185 euros. Le spécialiste de la R&D externalisée avait accumulé les déboires ces derniers mois entre bons de commande fictifs découverts chez Aricent - société américaine acquise fin 2017 dont la marge a aussi déçu par rapport aux promesses initiales - et free cash flow semestriel décevant. Ce matin, Altran a répondu à plusieurs des inquiétudes des investisseurs.

A l'occasion de la publication de ses revenus du troisième trimestre, Altran a indiqué que la restauration des marges d'Aricent se " concrétise ". La marge opérationnelle avait été annoncée à 18% lors de l'acquisition et la croissance à 5%, puis elles avaient été estimées respectivement à 15% et 0%, rappelait récemment Kepler Cheuvreux. Le broker, qui est repassé à l'achat début octobre, a relevé ce matin son objectif de cours de 10 euros à 11 euros.

L'intégration d'Aricent se déroule par ailleurs conformément au plan. Le groupe français avait déjà rassuré débuté septembre sur les bons de commande fictifs, l'enquête ayant démontré qu'il s'agissait d'un événement isolé.

Autre bonne nouvelle pour les investisseurs, le troisième trimestre d'Altran a été particulièrement dynamique. Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 731,1 millions d'euros, en hausse de +37,3% sur un an, dont 10,4% de croissance organique. Les attentes du marché de 700 millions d'euros de revenus et de 5,5% de croissance organique ont été largement dépassées. Le chiffre d'affaires publié a bénéficié de la contribution d'Aricent à hauteur de 163,5 millions de dollars (139,5 millions d'euros), en progression de 2%.

Malgré son fort rebond d'aujourd'hui, l'action Altran perd encore 35% depuis le premier janvier. Elle se heure à une des lois d'airain des mathématiques : une forte baisse se corrige seulement grâce à une hausse proportionnellement plus importante. Un titre qui a chuté 50% doit en effet doubler pour retrouver sa valeur initiale.