BRUXELLES, 28 février (Reuters) - La commission des affaires juridiques du Parlement européen doit se prononcer ce mardi sur une demande, par la justice française, de levée de l'immunité parlementaire de Marine Le Pen pour "diffusion d'images violentes".

La candidate du Front national fait l'objet d'une enquête ouverte en France pour l'envoi, en décembre 2015, de tweets contenant des photos d'exécution menées par l'Etat islamique (EI), dont celle du journaliste américain James Foley.

Saisie par la justice française, la commission des affaires juridiques va examiner si la diffusion de ces images est conforme au rôle d'un député européen, a déclaré un porte-parole du Parlement à Reuters.

Si la commission des affaires juridiques se prononçait pour le levée de l'immunité, un vote interviendrait en séance plénière du Parlement jeudi.

La commission décide le plus souvent d'accéder aux demandes formulées. En 2016, elle a donné son accord dans 22 cas sur 26, a souligné le porte-parole.

Une éventuelle levée de son immunité parlementaire serait limitée aux faits incriminés et ne concernerait pas l'affaire des assistants FN au Parlement européen, affaire pour laquelle Marine Le Pen a refusé d'être entendue par la police la semaine dernière.

Mais elle ne serait pas sans risque pour la candidate FN, les faits qui lui sont reprochés étant punis de trois ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.

"Montrer l'horreur de l'islamisme, comme le nommer, c'est permettre de le combattre. L'honneur de Marine que de mener ce combat, et déshonneur pour ceux qui veulent l'en empêcher", a réagi le vice-président du FN, Florian Philippot.

Après une journée de polémique, la dirigeante du FN avait finalement retiré de son tweet la photo du corps décapité de James Foley le 17 décembre 2015.

"Je ne savais pas que c'était une photo de James Foley. Elle est accessible par tous sur Google. J'apprends ce matin que sa famille me demande de la retirer. Bien évidemment, je l'ai aussitôt retirée", avait-elle dit.

Le député FN Gilbert Collard est également visé par une enquête pour diffusion d'images violentes après avoir publié sur Twitter des images d'une victime de Daech. Là aussi, une demande de levée de l'immunité parlementaire a été transmise à l'Assemblée nationale, où siège le député du Gard. Une demande rejetée la semaine dernière par le bureau de l'Assemblée, qui a estimé qu'elle n'était "pas suffisamment" précise. (Francesco Guarascio, avec Gérard Bon à Paris, édité par Yves Clarisse)