Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales reculaient mercredi, digérant une multitude de résultats d'entreprises aux sorts différents, notamment dans le secteur de la tech avec une forte chute pour Alphabet.

Wall Street a ouvert plombé par les résultats d'Alphabet, maison-mère de Google (-9,11%): le Nasdaq reculait de 1,47%, le S&P 500 de 0,93% et le Dow Jones de 0,18% vers 13H50 GMT.

Les places européennes, indécises pendant la séance, repartaient à la baisse: la Bourse de Milan cédait 1,15%, pénalisée par son secteur bancaire, Paris 0,43%, Francfort 0,53% et Londres était stable. En Suisse, l'indice vedette SMI perdait 0,49%.

Après un début de semaine globalement positif, "les investisseurs ont désespérément attendu des moteurs de marché plus haussiers qui ne se sont jamais produits" mercredi, selon Pierre Veyret, analyste d'ActivTrade.

Les publications trimestrielles des entreprises battent leur plein, que ce soit aux Etats-Unis avec le secteur de la tech ou en Europe.

Cette actualité se télescope avec les réunions des banques centrales. La Banque centrale européenne (BCE) pourrait décider jeudi de maintenir ses taux directeurs inchangés, pour la première fois après dix hausses d'affilée afin de lutter contre l'inflation.

"La BCE se trouve dans une position très inconfortable avec son discours sur des taux d'intérêt +plus élevés pour longtemps+ alors que les risques de baisse de l'activité ont commencé à se matérialiser", estime Christophe Boucher, directeur des investissements d'Abn Amro IS.

Les taux d'intérêt des Etats remontaient nettement aux Etats-Unis et en Europe, mais restaient loin de leur pic de lundi en début de séance européenne. Aux Etats-Unis, le taux d'intérêt à l'échéance 10 ans s'établissait à 4,90%, contre 4,82% mardi à la clôture.

Côté géopolitique, les pourparlers s'intensifient mercredi afin de parvenir à un "cessez-le-feu" ou une "pause" humanitaire dans la bande de Gaza où l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens pourrait devoir cesser ses opérations dans la soirée faute de carburant.

Ciel Azure pour Microsoft, orageux pour Alphabet

Microsoft a dépassé les attentes des analystes et a vu son cloud accélérer sa croissance à 24%. La plateforme Azure, vaisseau amiral de Microsoft dans le cloud, et les autres services associés, ont même enregistré une expansion encore plus rapide, avec une croissance de 29%.

L'action montait de 3,62% alors que celle d'Alphabet chutait de 9,09%, les investisseurs étant déçus des performances de l'entreprise sur ce segment.

En Europe, Dassault Systèmes gagnait 7,45% après ses résultats et ASM International 6,81%.

Worldline perd près de 60%

Le spécialiste français des paiements électroniques Worldline dévissait de 58,39% après avoir revu à la baisse ses objectifs financiers pour 2023, invoquant "la conjoncture mondiale (qui) a commencé à se détériorer, en particulier en Allemagne".

L'action a touché son plus bas niveau depuis son introduction en Bourse, en 2014, et a entraîné Nexi (-15,30%) et Adyen (-8,88%) en Europe.

Deutsche Bank et les banques européennes plaisent

Le premier groupe bancaire allemand Deutsche Bank (+7,23%) a fait état mercredi d'une baisse de 8% de son bénéfice net au troisième trimestre tandis que la baisse des revenus dans la banque d'investissement a été compensée par les performances de la banque de détail grâce à la hausse des taux d'intérêt.

Parmi les autres résultats bancaires, Santander montait de 2,25%, Llyods de 1,79%.

Le pétrole se stabilise

Les prix du pétrole rebondissent à peine, la prime de risque géopolitique au Proche-Orient s'érodant avec les efforts diplomatiques pour éviter l'escalade de la guerre entre Israël et le Hamas, sur fond de perspectives économiques moroses.

Vers 13H30 GMT, le baril de Brent montait de 0,18% à 88,23 dollars (-4,26% depuis lundi), tandis que le baril de WTI américain gagnait 0,10% 83,82 dollars (-5,55% depuis lundi).

L'euro perdait encore du terrain face au dollar (-0,16% à 1,0573) après une nette baisse mardi en raison de la différence de tendance de l'activité économique en zone euro et aux Etats-Unis, au bénéfice des seconds.

Le bitcoin restait à proximité des 35.000 dollars, seuil dépassé pour la première fois depuis mai 2022 mardi. Il valait 34.320 dollars, en hausse de 2,00% sur la journée.

afp/al