Le gouvernement chilien a annoncé mercredi un partenariat avec Google, la société d'Alphabet, pour construire le premier câble sous-marin à fibre optique entre l'Amérique du Sud et l'Asie-Pacifique.

Le projet de câble Humboldt reliera la ville portuaire chilienne de Valparaiso à Sydney, en Australie, grâce à un câble à fibre optique de 14 800 kilomètres, d'une capacité de 144 téraoctets et d'une durée de vie de 25 ans, selon un communiqué de presse du gouvernement.

"Ce câble consolidera la position du Chili en tant que centre de l'activité numérique en Amérique du Sud", a déclaré le président Gabriel Boric lors d'une conférence de presse à Valparaiso.

Il a ajouté que le projet "ouvrirait des opportunités pour de nouvelles industries, des emplois et de meilleures conditions de travail et de vie pour des milliers de personnes".

Cette annonce intervient à un moment où la Chine et les États-Unis se disputent l'influence économique et politique en Amérique latine, les câbles sous-marins étant au cœur de la compétition technologique.

Une enquête de Reuters a révélé que plusieurs projets de câbles sous-marins à fibre optique vers l'Asie, dont deux dans lesquels Google a investi, devaient à l'origine être reliés à la Chine, mais ont été contrecarrés ou détournés en raison des pressions diplomatiques exercées par les États-Unis.

Outre la concurrence technologique, les autorités américaines s'inquiétaient de la possibilité que des agences d'espionnage interceptent des données sur les câbles sous-marins prévus.

Le président chinois Xi Jingping a vanté les liens étroits entre son pays et le Chili lors d'une visite diplomatique en octobre dernier, tandis que le président américain Joe Biden s'est engagé à renforcer les liens économiques avec l'Amérique latine pour contrer l'influence croissante de la Chine. (Reportage d'Alexander Villegas, édition de Bill Berkrot)