Jetons un coup d'œil au sentiment de Brent Thill, l'analyste qui suit le dossier pour le compte de Jefferies (acheteur avec un objectif de 1450 USD). Même si la tendance de croissance des revenus publicitaires s'est détériorée sur la seconde moitié du mois de mars, le bilan n'est pas aussi négatif que les investisseurs l'avaient craint. La maison-mère de Google affiche même des revenus trimestriels en croissance de 13% par rapport au 1er trimestre 2019, à 41,2 Mds$. Les activités de diversification vont bien, avec une croissance insolente de Google Clouds (supérieure à 50%) et 23% de hausse pour la partie non-publicitaire de YouTube ou le Play Store. Ces activités non-corrélées à la publicité représentent désormais environ 18% des revenus bruts de l'entreprise.

Par ailleurs, Jefferies a noté que le groupe a racheté 8,5 Mds$ d'actions sur le premier trimestre, ce qui constitue évidemment un record. A priori, le management compte poursuivre ses rachats d'actions, avec des autorisations qui représentent encore environ 12 Mds$... et une trésorerie qui atteint environ 117 Mds$ ! En parallèle, Google a toutefois annoncé faire des efforts sur ses coûts, notamment avec une réduction du rythme des embauches et une légère baisse des projets d'investissement.

Graphique Alphabet Inc.

Quelques points de vigilance subsistent malgré tout : la mauvaise visibilité sur les dépenses publicitaires (quid des annonceurs du tourisme par exemple, qui ont disparu), la dynamique de Google Clouds qui va nécessairement ralentir ou les disparités régionales (l'Europe souffre). Jefferies souligne aussi que la marge opérationnelle, environ 23,7% au premier trimestre 2020, est la plus faible depuis 20 ans.

Pour autant, les chiffres montrent que l'entreprise risque une fois encore de sortir gagnante de la crise. C'est ce que les investisseurs semblent avoir retenu.