Milan (awp/afp) - Le groupe italien Atlantia a annoncé jeudi céder 10% de sa participation dans Autostrade per l'Italia (Aspi), pour un montant de 1,48 milliard d'euros, afin de financer son développement international.

Au total, 5% des parts seront cédées à un consortium réunissant Allianz Capital Partners (74%), EDF Invest (20%) et DIF Infrastructure IV (6%), tandis que les autres 5% seront repris par Silk Road Fund, un fonds contrôlé par l'Etat chinois.

La somme empochée pourrait faciliter un éventuel rapprochement avec le groupe routier espagnol Abertis.

Autostrade per l'Italia est le principal gestionnaire d'autoroutes à péage en Italie, avec un total de 3.020 km, soit 50% du réseau italien, et un programme de développement de 25 millliards d'euros, dont 11 milliards déjà réalisés.

"Le prix reconnu par les acquérents place la valeur de 100% du capital net d'Autostrade per l'Italia à 14,8 milliards d'euros et génèrera une plus-value de 736 millions d'euros pour Atlantia", a expliqué Atlantia dans son communiqué.

Il a souligné que le consortium Allianz Capital Partners (qui agit pour le compte de l'assureur Allianz Group)-EDF Invest-DIF avait une option pour l'acquisition d'une part supplémentaire de 2,5% d'Autostrade per l'Italia à exercer au plus tard le 31 octobre.

Atlantia a indiqué qu'étaient par ailleurs en cours des discussions avec d'autres investisseurs potentiels.

La cession de ces parts favorisera le "développement international" du groupe, tout en lui permettant de "nouer des partenariats solides" avec des investisseurs, a noté Atlantia.

Le conseil d'administration du groupe italien a par ailleurs confirmé jeudi "l'intérêt préliminaire de la société à évaluer une possible opération" avec Albertis "sous la forme d'une offre publique".

Abertis, gestionnaire des autoroutes françaises Sanef, avait annoncé le 18 avril avoir reçu une offre de rapprochement d'Atlantia, opération qui, si elle se concrétisait, donnerait naissance à un mastodonte du secteur, gérant 13.600 kilomètres avec un chiffre d'affaires cumulé de plus de 10 milliards d'euros.

OPÉRATION 'AMICALE'

Les deux groupes avaient déjà failli fusionner en 2006, mais l'opération avait échoué à cause de l'opposition du gouvernement italien.

Le rapprochement doit se faire de manière "totalement amicale", avait affirmé la semaine dernière le patron du concessionnaire italien, Giovanni Castellucci. Une idée réaffirmée jeudi par le groupe, qui a souligné que l'opération devait "être amicale et à même de créer de la valeur pour tous les actionnaires".

"Sans l'implication (de CaixaBank, le principal actionnaire d'Abertis), la chose ne nous intéresse pas", avait souligné M. Castellucci.

Le patron italien a expliqué qu'un tel rapprochement permettrait à Atlantia d'"accélérer tant (sa) diversification internationale que l'optimisation du coût du capital".

Mais il a insisté sur le fait qu'il était pour le moment nécessaire d'"utiliser le conditionnel", expliquant que "les fuites avaient nécessairement conduit à une accélération du processus".

Néanmoins,"nous ne resterons pas longtemps dans l'incertitude", a-t-il ajouté.

Abertis avait expliqué le 19 avril que l'offre pourrait se faire sous la forme d'un mix cash-actions.

D'après le journal économique italien Il Sole 24 Ore, la répartition pourrait être de l'ordre de 75%-25%. Le quotidien table, comme plusieurs analystes, sur un prix de l'ordre de 16 euros par action, dont 12,5 euros en cash.

Concernant Allianz Capital Partners (ACP), son patron, Jürgen Gerke, avait indiqué en 2016 avoir pour objectif de doubler la taille des investissements dans les infrastructures et l'énergie, pour atteindre près de 30 milliards.

Un consortium autour d'ACP avait acquis en 2015 la société exploitant les aires d'autoroutes Tank & Rast pour 3,5 milliards d'euros.

afp/jh