Alcatel-Lucent (- 5,48% à 2,137 euros) enregistre le repli le plus prononcé de l'indice CAC 40 même si l'hémorragie est plus limitée qu'en début de séance où le titre perdait 11%. L'équipementier télécoms a dévoilé une perte opérationnelle ajustée, c'est-à-dire hors écarts d'acquisitions liés à sa fusion avec Lucent, deux fois plus lourde que prévu au premier trimestre. Le directeur général Ben Verwaayen a mis en cause une pénurie de composants qui a empêché le groupe de satisfaire la demande.

Cette pénurie n'est pourtant pas une surprise, certains analystes craignaient justement que les ventes du groupe déçoivent pour cette raison.

Sur les trois premiers mois de l'année, Alcatel-Lucent a essuyé une perte nette de 515 millions d'euros à comparer avec 402 millions d'euros un an plus tôt. La perte d'exploitation ajustée s'est élevée à 195 millions d'euros, soit 6% des revenus, contre -254 millions d'euros au premier trimestre 2009. Quant au chiffre d'affaires, il a atteint 3,247 milliards d'euros, en repli de 9,8% et de 8,2% à taux de change et périmètre constant. Les analystes interrogés par Reuters visaient en moyenne une perte d'exploitation ajustée de 90 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 3,5 milliards d'euros.

Le directeur général a déclaré que la faible performance financière ce trimestre « ne reflétait pas la dynamique générale qui anime le groupe ». Les pénuries de composants qui ont touché Alcatel-Lucent concernent notamment ceux également utilisés dans les secteurs de l'automobile et de l'électronique grand public, a précisé Ben Verwaayen.

Malgré cette performance décevante, Alcatel-Lucent a maintenu ses objectifs 2010. Le groupe prévoit de bénéficier de l'amélioration de la demande dans son secteur qui est induite par un trafic de données en plein essor et la nécessité d'augmenter l'efficacité du réseau. La firme vise donc toujours un résultat d'exploitation ajusté compris entre 1% et 5% de ses revenus.

(C.J)