Le secteur aéronautique, EADS en tête, est à la peine à la Bourse de Paris après l'annulation par la compagnie aérienne australienne Qantas d'une commande de 35 Boeing 787 (Dreamliner) d'un montant de 8,5 milliards de dollars au prix catalogue. Les investisseurs craignent de nouvelles annulations de la part d'autres compagnies aériennes, dont les résultats sont pris en tenaille entre la hausse de leur facture de kérosène et une conjoncture économique dégradée. Résultat, l'action EADS recule de 1,65% à 30,135 euros, enregistrant le repli le plus prononcé de l'indice CAC 40.

Safran, qui fournit plusieurs équipements à Boeing pour le Dreamliner, notamment ses roues et ses freins, voit son titre céder 0,94% à 27,925 euros.

Cette annonce inquiète d'autant plus les investisseurs qu'à la mi-août, Hong Kong Airlines avait indiqué réfléchir à sa commande de 10 A380 d'une valeur catalogue de 3,9 milliards de dollars (3,2 milliards d'euros). La troisième compagnie de Hong Kong s'était justifiée en évoquant une demande insuffisante liée à la crise économique en Europe.

Une crise économique à laquelle le secteur aéronautique avait échappé grâce à une forte demande en provenance des pays émergents. EADS a ainsi enregistré en 2011 un niveau record de commandes : 1419 appareils. Ce qui a permis au titre du groupe européen d'aéronautique et de défense de surperformer l'indice CAC 40 de plus de 100% sur trois ans. Son avenir boursier risque désormais d'être moins radieux.