Paris (awp/afp) - Les Bourses en Europe reculaient dans l'ensemble mardi, après les annonces négatives inattendues d'Airbus et de Merck, dans un calendrier économique peu fourni jusqu'à la fin de la semaine.

Paris reculait de 0,86%, Francfort de 1,00%, Milan de 0,53% et Londres de 0,21% vers 11H40 GMT. En Suisse, le SMI baissait de 0,44%.

Wall Street se dirigeait vers une ouverture en ordre dispersé, comme lundi, mais avec une inversion des indices: le Nasdaq, en recul lundi, devrait progresser de 0,4% selon les contrats à terme, alors que le Dow Jones était parti pour basculer légèrement dans le rouge.

L'agenda économique du jour reste peu fourni, avec comme principal événement la confiance des consommateurs américains. Les investisseurs prêteront aussi attention aux discours des banquiers centraux, notamment américain.

"Les turbulences provoquées par les incertitudes monétaires et politiques actuelles aux États-Unis et en Europe, combinées au fait que nous approchons désormais de la fin du trimestre" donnent l'occasion aux investisseurs de revoir la composition de leur investissement, explique Pierre Veyret, analyste d'ActivTrades.

Les investisseurs attendent surtout des chiffres sur l'inflation vendredi, ainsi que les résultats du premier tour des élections législatives en France dimanche. Un premier débat présidentiel aura aussi lieu jeudi aux États-Unis.

La Bourse de Tokyo a terminé en hausse de 0,95%, au plus haut depuis plus de deux mois, encouragée par la grande faiblesse du yen qui profite à ses valeurs exportatrices. Hong Kong a gagné 0,25%, Shanghai a cédé 0,44%.

Le dollar continue de flirter avec la barre des 160 yens, au-delà de laquelle le Japon était intervenu sur le marché des changes fin avril pour soutenir sa monnaie.

Vers 11H30 GMT le yen s'appréciait légèrement par rapport au dollar (+0,11%), qui valait 159,44 yens.

Airbus stupéfie

L'avionneur européen Airbus dévissait de 11,61%, après avoir fait état de difficultés pour ses livraisons d'avions et sa division spatiale qui l'ont contraint d'abaisser ses perspectives financières de 2024.

"Cet avertissement" est stupéfiant, soulignent les analystes de Deutsche Bank, qui ont revu à la baisse leur recommandation sur l'action, qu'ils ne recommandent plus d'acheter. "La poussière doit retomber avant que nous puissions redevenir positifs".

Le secteur tout entier souffrait: MTU Aero chutait de 5,79%, Safran de 4,71%, Rolls-Royce de 4,14% Dassault Aviation de 2,78% et Thalès de 2,69%.

Merck renonce à un médicament contre le cancer

Le titre du groupe pharmaceutique Merck chutait de 8,04% à Francfort, après l'arrêt d'une étude de Phase III pour le xevinapant, un anticancéreux pour les patients atteints de tumeurs de la tête et du cou. Le groupe "a estimé qu'il était peu probable que l'essai atteigne son objectif principal, à savoir la prolongation de la survie" de ces patients, selon Merck.

Nvidia vers un rebond

Les actions de Nvidia remontaient de plus de 2% dans les échanges électroniques d'avant-séance, après plusieurs séances de baisse.

Le fabricant de microprocesseurs de Santa Clara (Californie) a chuté de quasiment 13% en trois séances et fondu de près de 400 milliards de dollars de capitalisation boursière depuis son pic historique, il y a moins d'une semaine, moment où il est brièvement devenu le groupe le plus valorisé en Bourse au monde.

Réduction de l'écart franco-allemand

Très scruté, l'écart entre les taux allemands, qui font référence en Europe, et français se réduisait encore mardi.

Le taux français à 10 ans valait 3,14%, contre 3,18% la veille et celui de l'Allemagne 2,39%, contre 2,42% vers 11H30 GMT.

Les prix du pétrole évoluaient en baisse, consolidant les gains de la semaine, l'offre mondiale n'apparaissant pas perturbée par le risque géopolitique venant du Moyen-Orient et d'Europe, auquel le marché reste cependant attentif.

Le baril de Brent reculait de 0,62% à 85,48 dollars et celui de WTI américain de 0,64% à 81,11 dollars.

L'euro reculait de 0,19% par rapport au dollar, à 1,0713 dollar pour un euro.

Le bitcoin rebondissait un peu après sa chute lundi, et prenait 2,81% à 60.150 dollars.

afp/al