* Les plongeurs attendent une météo plus favorable

* Neuf corps retrouvés pour l'instant (Actualisé avec BEA, §§ 8, 9)

par Fergus Jensen et Gayatri Suroyo et Charlotte Greenfield

PANGKALAN BUN/SURABAYA, Indonésie, 1er janvier (Reuters) - U ne mer agitée n'a pas permis aux plongeurs d'atteindre jeudi le lieu présumé de l'épave de l'avion de la compagnie AirAsia au large de Bornéo et un responsable de la sécurité aérienne a estimé qu'il faudrait sans doute une semaine pour retrouver les boîtes noires de l'appareil.

Neuf corps ont pour l'instant été repêchés en mer de Java où l'appareil s'est abîmé dimanche avec 162 personnes à son bord, alors qu'il effectuait la liaison entre Surabaya, en Indonésie, et Singapour.

Les corps des victimes du vol QZ8501 ont été transférés dans des cercueils numérotés à Surabaya où les proches des victimes ont été réunis pour procéder aux identifications.

Le patron de la compagnie AirAsia Indonesia, Sunu Widyatmoko, a pleuré quand les autorités ont remis le corps de la première victime, Hayati Luthfiah Hamid, aux membres de sa famille, dans un hôpital de Surabaya.

Cette dernière, qui était âgée de 49 ans, a été enterrée jeudi avant le coucher du soleil à quelques kilomètres de la ville, en présence de membres de sa famille et de voisins. Trois membres de sa famille étaient également à bord de l'Airbus A320-200.

Jeudi, les recherches ont été menées dans une zone de 13.500 kilomètres carrés à l'aide de 19 navires, quatre hélicoptères et cinq avions, a précisé le chef des services indonésiens de recherche et de sauvetage, Fransiskus Bambang Soelistyo.

Les équipes de plongeurs se tiennent prêtes à descendre jusqu'à une importante tache sombre détectée dans la mer, qui pourrait bien être, selon les secours, la carlingue de l'Airbus A320-200. Mais il reste à confirmer cette hypothèse, éventuellement par sonar ou d'une autre manière, a déclaré Fransiskus Bambang Soelistyo.

A Paris, le BEA (Bureau d'enquêtes et d'analyses) pour la sécurité de l'aviation civile a précisé jeudi que ses enquêteurs participaient avec leurs homologues indonésiens et singapouriens à la campagne de recherches sous-marines.

"Un bateau doit acheminer dans la matinée du 2 janvier, heure locale, les enquêteurs équipés de moyens de détection comprenant notamment des hydrophones en vue de localiser les balises acoustiques des deux enregistreurs de vol (enregistreur phonique, Cockpit Voice Recorder, CVR et enregistreur de paramètres de l'avion, Flight Data Recorder, FDR)", a précisé le BEA.

AUCUN SIGNAL DÉTECTÉ

De fortes pluies sont tombées ces dernières heures sur la zone de recherche, dans le détroit de Karimata, accompagnées de vent soufflant à 40 km/h. La mer est très agitée, avec des creux de cinq mètres.

"J'espère que les dernières informations en date sont solides et que l'appareil a bien été retrouvé", a déclaré jeudi sur Twitter le patron d'AirAsia, Tony Fernandes. "Gardons tous espoir. C'est important".

Toos Sanitiyoso, enquêteur de la Commission nationale indonésienne de sécurité dans les transports, a dit avoir bon espoir que les enregistreurs de vol soient retrouvés d'ici une semaine.

"L'essentiel est d'identifier la zone où se trouvent l'épave et les boîtes noires", a-t-il dit à la presse.

Pour le moment, les signaux émis par les enregistreurs de vol n'ont pas été détectés, a-t-il précisé cependant.

La théorie sur laquelle travaillent les enquêteurs est que l'appareil a pu connaître une avarie grave alors qu'il était en phase d'ascension rapide pour éviter un gros orage, 40 minutes environ après son décollage.

L'avion volait à 32.000 pieds (9.750 mètres environ) et avait demandé à pouvoir monter à 38.000 pour éviter le mauvais temps. Lorsque les contrôleurs aériens l'ont autorisé, quelques minutes plus tard, à monter à 34.000 pieds, ils n'ont reçu aucune réponse.

De source proche de l'enquête, on déclare que les données reçues par les radars laissent penser que l'avion a pris de l'altitude à un rythme "incroyablement" élevé avant de s'abîmer en mer.

"Jusqu'à présent, les chiffres que nous donnent les radars sont incroyablement élevés. Le rythme d'ascension est très rapide, trop rapide. Il semble que cela dépasse les capacités de l'appareil", indiquait-on de même source.

Le commandant de bord indonésien, ancien pilote de l'armée de l'air, avait 6.100 heures de vol à son actif, et l'appareil avait subi sa dernière maintenance à la mi-novembre, selon AirAsia Indonesia, contrôlée à 49% par la compagnie à bas coût malaisienne AirAsia. (Henri-Pierre André, Eric Faye, Danielle Rouquié et Guy Kerivel pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : AirAsia Berhad, AIRBUS GROUP