"Pour les nouveaux vols long-courriers, il faudra attendre le premier trimestre 2018. Nous n'avons pas encore entièrement arrêté le choix des nouvelles destinations long-courriers", dit-il.

Fin juillet, lors de la présentation de la compagnie, Air France avait évoqué des vols moyen-courriers cet automne et dès vols long-courriers à l'été 2018.

"L'objectif économique de Joon est de réduire les pertes des lignes moyen-courriers d'alimentation du hub de Roissy-CDG ainsi que le nombre de lignes long-courriers déficitaires et derelancer la croissance du long-courrier du groupe Air France", ajoute-t-il.

Air France, qui a obtenu mi-juillet l'indispensable feu vert de ses pilotes à la création de Joon, limitera sa flotte à 28 avions pour répondre aux craintes des syndicats de voir ce nouveau modèle social s'étendre dans le groupe.

Prié de dire s'il n'avait pas acheté la paix sociale en renonçant à certains efforts, Jean-Marc Janaillac répond qu'il fait preuve de pragmatisme.

"Nous avons tenu les objectifs annoncés en novembre dernier", dit-il. "Le lancement de Joon va nous permettre de générer un gain de productivité de 18% sur le long-courrier et de 15% sur le moyen-courrier. Nous n'avons certes pas fait exactement ce qui nous avions prévu, mais l'important est d'être parvenu à mettre en oeuvre notre projet, même si nous avons suivi d'autres voies pour y parvenir."

Les actionnaires d'Air France-KLM ont voté lundi à une écrasante majorité l'entrée de China Eastern Airlines et Delta Air Lines au capital du groupe européen, faisant franchir à ce dernier une étape stratégique majeure.

"Nous faisons d'une pierre deux coups, en renforçant notre situation financière: avec les 750 millions d'euros apportés par Delta et China Eastern, moins les 250 millions investis dans Virgin, cela nous laisse 500 millions d'euros pour poursuivre notre désendettement", poursuit Jean-Marc Janaillac.

Il souligne que si l'écart de coûts avec ses principaux concurrents demeurait, il ne s'accroissait et avait même commencé à diminué. Il ajoute qu'il attend du gouvernement des mesures pour lutter à armes égales avec les concurrents d'Air France car le transport aérien, dit-il, est plus taxé et supporte un niveau de cotisations patronales plus élevé que dans les pays voisins.

(Gilles Guillaume, édité par Elizabeth Pineau)

Valeurs citées dans l'article : Air France-KLM, Delta Air Lines, Inc.