Le projet d'accord, ouvert à la signature jusqu'au 31 mai après environ quatre mois de négociations, vise à diminuer les coûts liés aux pilotes, notamment par la création d'une nouvelle compagnie à coûts réduits ("Boost") destinée à continuer à exploiter 28 avions sur des lignes déficitaires sur le court et le moyen-courrier.

Même si les syndicats ont reconnu quelques avancées, ce nouvel accord reprend pour l'essentiel les grandes lignes de celui proposé début février, qui n'avait déjà pas convaincu les pilotes, et n'intègre pas la demande de hausse des salaires qu'ils formulent désormais.

Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire et le Syndicat des pilotes d'Air France (Spaf), lui aussi représentatif, ont avant tout dénoncé l'arrêt des négociations, qui portaient aussi sur leurs conditions générales de travail et de rémunération.

"Le but, c'est d'aboutir, pas de s'arrêter en cours de route", a déclaré à Reuters Emmanuel Mistrali, porte-parole du SNPL. "Une négociation qui s'interrompt d'une seule des deux parties ne peut pas donner lieu à un compromis vraiment satisfaisant".

Le conseil du SNPL tranchera sur ce projet d'accord lors de son prochain conseil prévu mercredi 17 mai, a-t-il ajouté.

Le président du Spaf, Grégoire Aplincourt, a dit de son côté à Reuters que son syndicat n'était pas en mesure de signer en l'état un accord qu'il ne juge pas équilibré.

"Il est présenté comme issu de concessions réciproques mais consiste en réalité à faire contribuer les pilotes à une initiative choisie par l'entreprise sans aucun bénéfice pour eux", a-t-il indiqué.

Jean-Marc Janaillac, PDG d'Air France-KLM depuis juillet 2016 et président d'Air France, tente de réussir là où la direction précédente avait échoué : obtenir un accord des pilotes sur l'amélioration de leur productivité pour l'amener au niveau des autres compagnies européennes.

Les relations se sont de nouveau tendues avec les syndicats de navigants à l'origine de grèves successives ces dernières années.

Le porte-parole du SNPL a dit à Reuters craindre que la compagnie organise directement un référendum auprès des pilotes, tandis que deux syndicats d'hôtesses et stewards ont assigné en avril la direction d'Air France en référé devant le Tribunal de grande instance de Bobigny pour déloyauté dans la négociation.

Air France-KLM, qui publie ses résultats jeudi avant l'ouverture de la Bourse, perd 1,08% à la Bourse de Paris vers 16h25.

(Cyril Altmeyer et Gilles Guillaume, édité par Matthieu Protard)