Alitalia, dont Air France-KLM possède 25%, a obtenu le 14 octobre le feu vert de ses actionnaires à cette injection de capitaux frais de 300 millions d'euros.

Dans sa lettre de trois pages, dont Il Messaggero cite des extraits, Philippe Calavia reproche à la compagnie italienne de n'avoir fourni à Air France-KLM aucune information écrite sur ses projets industriels et financiers avant et après les récentes réunions décisives du conseil d'administration et de l'assemblée générale des actionnaires.

Les rares informations fournies l'ont été "oralement et de manière sibylline", pour partie uniquement en italien, précise l'article en citant la lettre.

Il Messaggero ajoute, toujours en citant Philippe Calavia, que les représentants d'Air France-KLM au conseil d'administration d'Alitalia n'ont été avertis de la réunion du 14 octobre que quelques heures avant celle-ci, les empêchant d'y assister en personne.

La liaison internet permettant à certains administrateurs de suivre les débats en téléconférence a en outre été constamment interrompue, ajoute la lettre.

"L'information aurait dû être transmise à tout le monde à temps, simultanément et dans les deux langues, l'italien et l'anglais", a écrit Philippe Calavia selon Il Messaggero.

Alitalia et Air France-KLM ont refusé de commenter ces informations.

L'augmentation de capital de 300 millions d'euros obtenue par Alitalia n'est considérée par la plupart des observateurs que comme une solution très provisoire aux difficultés financières de la compagnie, déficitaire depuis plus de dix ans.

Air France-KLM n'a pas encore fait connaître sa décision sur son éventuelle participation à cette levée de fonds mais plaide pour une restructuration plus radicale.

Lisa Jucca, avec Cyril Altmeyer à Paris; Marc Angrand pour le service français