Aileron Therapeutics a annoncé les données provisoires de son essai de chimioprotection de phase 1b sur des patients atteints de NSCLC avancé à mutation p53 et traités en première ligne par carboplatine plus pemetrexed avec ou sans inhibiteurs de points de contrôle immunitaire. Aileron prévoit d'arrêter tout nouveau recrutement dans l'essai NSCLC et d'appliquer les principaux enseignements de l'analyse intermédiaire pour renforcer l'essai de phase 1b sur le cancer du sein, conformément aux précédents cliniques et réglementaires. L'analyse intermédiaire comprenait les 20 premiers patients randomisés pour recevoir l'ALRN-6924 0,3 mg/kg plus carboplatine/pemetrexed (n=11) ou le placebo plus carboplatine/pemetrexed (n=9).Les patients traités par ALRN-6924 ont pu rester plus longtemps sous traitement chimiothérapeutique, terminant 93% des 4 premiers cycles de carboplatine/pemetrexed administrés contre 78% pour le placebo. Ce déséquilibre des cycles terminés entre les bras de traitement peut avoir introduit un biais en défaveur d'ALRN-6924 sur le critère primaire composite.

Le déséquilibre augmente encore si l'on considère les pourcentages de patients ayant terminé 6 cycles de traitement (79 % sous ALRN-6924 contre 57 % sous placebo). Cela se reflète dans la survie sans progression, qui était de 4,6 mois dans le groupe ALRN-6924 contre 3,2 mois dans le groupe placebo. Le critère d'évaluation primaire composite consistait en la proportion de cycles de traitement exempts de neutropénie de grade =3, de thrombocytopénie de grade =3, d'anémie de grade =3, de transfusions sanguines et d'utilisation de facteurs de croissance, ainsi que de réductions ou de retards de dose au cours des 4 premiers cycles de traitement.

Les patients traités par l'ALRN-6924 ont présenté 56 % des cycles exempts de ces toxicités hématologiques de grade =3 et d'événements connexes, contre 50 % pour le placebo. Bien que la dose de 0,3 mg/kg d'ALRN-6924 ait précédemment démontré une protection contre les toxicités hématologiques induites par le topotécan dans l'essai d'Aileron sur le cancer du poumon à petites cellules, Aileron pense qu'un niveau de dose plus élevé pourrait fournir un arrêt du cycle cellulaire plus durable et, par conséquent, une plus grande chimioprotection contre certaines chimiothérapies, notamment le carboplatine/pemetrexed. Ceci est soutenu par les données récemment générées par l'étude de la société sur les volontaires sains.

Dans cette étude, les niveaux de MIC-1 sérique ont été mesurés comme indicateur de la durée de l'effet de l'ALRN-6924, y compris la durée de l'arrêt du cycle cellulaire. Des niveaux de dose croissants d'ALRN-6924 ont provoqué une activation plus durable de p53, qui est en corrélation avec l'arrêt du cycle cellulaire dans la moelle osseuse. L'arrêt du cycle cellulaire est une base pour protéger les cellules de la chimiothérapie.

Les enseignements tirés de l'analyse intérimaire du NSCLC donnent l'occasion à Aileron de prendre plusieurs mesures pour renforcer l'essai de phase 1b sur le cancer du sein, notamment en révisant le critère d'évaluation principal à la durée de la neutropénie sévère dans le cycle 1 et en changeant le régime de chimiothérapie pour une administration simultanée de doxorubicine plus cyclophosphamide et docétaxel, appelée TAC. De plus, la société prévoit de modifier la stratégie de dosage pour l'essai et ne recrutera pas de patients supplémentaires dans les cohortes de doses de 0,3 mg/kg et 0,6 mg/kg en cours. Sur les 83 cycles de carboplatine/pemetrexed administrés, des toxicités hématologiques de grade =3 ont été observées dans 25 cycles (30%) : 18 cycles avec 28 cas de toxicités hématologiques sous ALRN-6924, et 7 cycles avec 10 cas de toxicités hématologiques sous placebo.

Un patient recevant ALRN-6924 était responsable de 15 des 28 cas hématologiques de grade =3 observés dans ce bras, soit 53 %. Les événements de grade 4 étaient peu fréquents, survenant chez 1 patient sous ALRN-6924 et 2 patients sous placebo. 5 des 11 patients traités par ALRN-6924 ont terminé les 6 cycles prévus (45 %) contre 1 des 9 patients sous placebo (11 %).

Fréquence des patients présentant des événements hématologiques de grade =3.