par Daria Korsunskaïa et Gleb Stoliarov

Le gouvernement annonce que les six compagnies qui devaient à l'origine être regroupées dans la compagnie publique RosAvia vont être privatisées cette année en vue d'être incorporées dans Aeroflot.

Fondé en 1923 à l'époque de l'Union soviétique, le transporteur a depuis été semi-privatisé. Il a récupéré une partie de la flotte après l'effondrement du régime soviétique en 1991 mais il a dû affronter des centaines de concurrents assurant les liaisons régionales pour couvrir l'ensemble du territoire russe, le plus vaste au monde.

Certaines de ces compagnies sont restées dans le giron de l'Etat tandis que d'autres ont été privatisées. Beaucoup ont été obligées de mettre la clef sous la porte en raison de la crise du transport aérien.

Le Kremlin avait pour projet à l'origine de regrouper six transporteurs en faillite au sein de l'entreprise publique Russian Technologies et de créer une filiale RosAvia rassemblant Rossi, KavMinVody, Vladivostokavia, Orenburg, Saratov et Sakhalin Airlines.

Mais Russian Technologies éprouve des difficultés à faire face aux pertes subies par plusieurs de ses actifs dont AvtoVAZ, ce qui a conduit à l'abandon du projet RosAvia.

Le site internet du gouvernement rapporte que le ministre des Transports Igor Levitine a déclaré au Premier ministre Vladimir Poutine que les six sociétés seraient privatisées et fusionnées avec Aeroflot.

"Je suis prêt à donner mon accord mais je voudrais vous poser une question. Cette décision ne serait-elle pas contraire à la loi anti-monopole?", a demandé le Premier ministre au ministre des Transports.

Celui-ci a répondu que l'opération ferait monter la part d'Aeroflot dans le trafic de passagers à une fourchette comprise entre 30 et 35%, contre 15% aujourd'hui, ce qui serait conforme à la législation.

"Bien. La décision est prise. Je suis d'accord avec votre décision. Vous pouvez commencer à travailler", a répondu Vladimir Poutine.

En début d'après-midi, l'action d'Aeroflot progressait de 0,2%, sousperformant le reste du marché qui gagnait dans le même temps 0,6%.

Version française Gwénaelle Barzic