(Actualisé avec bilan des victimes publié par le gouvernement)

BAMAKO, 31 mars (Reuters) - L'armée malienne appuyée par des avions de chasse français a affronté dimanche un groupe de djihadistes à Tombouctou au lendemain d'un attentat suicide qui a permis aux rebelles de s'infiltrer dans cette ville du nord du Mali, apprend-on de sources militaires.

Un soldat malien a été tué et trois autres ont été blessés dans les affrontements qui ont contraint les Tombouctiens à rester cloîtrés chez eux, a annoncé le gouvernement dans un communiqué publié dimanche soir.

Vingt et un rebelles islamistes ont aussi été tués.

Tombouctou, grande cité religieuse et culturelle et important carrefour commercial sur la routes des anciennes caravanes sahariennes, est située à un millier de km au nord de Bamako.

Elle avait déjà été visée par un attentat suicide dans la nuit du 20 au 21 mars, le premier depuis que les troupes françaises en ont chassé la guérilla islamiste fin janvier dans le cadre de l'opération "Serval".

"Cela a commencé avec un attentat suicide à la voiture piégée vers 22h00 (22h00 GMT), qui a servi à détourner l'attention des militaires et à permettre à un groupe de djihadistes de s'infiltrer dans la ville pendant la nuit", a déclaré le capitaine Modibo Naman Traoré.

"La situation a été réglée peu après 19h00 mais chacun est toujours confiné chez soi", a témoigné Bilal Touré, membre du comité de crise de Tombouctou mis en place après la reconquête de la ville. Ce témoin a assuré avoir aperçu un avion de chasse français tirer sur les positions des djihadistes.

Selon lui, les affrontements ont diminué d'intensité depuis la tombée de la nuit.

Samedi, le ministère malien de la Défense a fait état de la mort de deux soldats nigérians membres de la force ouest-africaine de paix déployée au Mali (Misma), dont le convoi a sauté sur une mine devant Ansongo, non loin de la frontière avec le Niger. (Tiemoko Diallo, Adama Diarra; Jean-Stéphane Brosse et Jean-loup Fiévet pour le service français)