La stratégie menée par Vincent Bolloré semble séduire les investisseurs. Le lancement d'une émission obligataire d'un montant total de 350 millions s'est révélé être un succès. « Le livre d'ordre a atteint près d'un milliard d'euros et ce, moins de trente minutes après son ouverture » a déclaré le géant mondial de la communication.

Sur les neuf premiers mois de l'année, le revenu du groupe Havas a enregistré une baisse de 8,2%, à un peu plus d'un milliard d'euros. Mais la donnée demeure relative, car en dépit de cette baisse, le bénéfice net des neuf premiers mois sur 2009 est resté stable par rapport à la même période 2008 (hors plus value exceptionnelle).

Par ailleurs, 2008 fut une année pour le moins exceptionnelle ; pour la première fois de son histoire, le groupe enregistrait un bénéfice net de plus de 100 millions d'euros, en augmentation de 25%. D'ailleurs, comme le note Oddo Securities, « cette émission, qui permet au groupe de solidifier son bilan, n'est pas indispensable au bon fonctionnement du groupe ».

Une émission « annonciatrice de croissance externe » ?
La plupart des observateurs s'accordent à supposer que l'opération pourrait servir à financer des acquisitions. Toujours d'après la filiale d'Oddo et Cie, deux pistes pourraient être envisagées : un rapprochement avec le groupe Britannique Aegis d'une part, dont Vincent Bolloré détient 29,7% du capital, soit des investissements dans les pays émergents ou la communication numérique d'autre part.

A l'instar de Maurice Lévy, le PDG de Publicis, qui voit dans ces marchés de fortes opportunités de croissance, les activités liées au numérique représentent désormais 14% du revenu global d'Havas.